Gestion pétrolière : la Norvège, un pays qui pourrait inspirer le Gabon

A l’image de la Côte d’Ivoire dont le Gabon devrait s’inspirer en matière de développement des filières cacao-café, le Norvège, pays producteur de pétrole, pourrait également être une source d’inspiration pour le Gabon. Dans le top 10 des pays producteurs d’or noir, mais surtout considéré comme l’un des meilleurs élèves en matière de gestion de cette rente et de distribution des revenus qui en sont tirés, la pétromonarchie du nord, aurait logiquement beaucoup de choses à apprendre au petit émirat d’Afrique centrale, qui est à la peine dans ces domaines précis. 

Principal producteur de pétrole d’Europe de l’Ouest, et ce, même si ses gisements sont en déclin depuis une vingtaine d’années déjà, le pays du soleil de minuit, bien que n’occupant plus que le 15e rang mondial avec seulement 2% de la production, reste un exemple en matière de transparence et de redistribution de la rente pétrolière. Au contraire d’un pays comme le Gabon où cette richesse demeure entre les mains d’une oligarchie, la Norvège a su faire profiter de ces richesses au plus grand nombre et prépare même déjà l’avenir grâce à la création d’un Fonds souverain. 

Le fonds souverain norvégien, un des premiers investisseurs du monde contrairement au FSRG

En effet, conscient, contrairement au Gabon, du fait que l’or noir n’est pas éternel, la pétromonarchie du nord a réussi le pari de la diversification des revenus grâce à la création du fonds souverain norvégien, devenu en quelques années, un des premiers investisseurs du monde avec une présence dans plus de 9000 entreprises. Une preuve de plus qu’en plus d’une excellente gestion de leurs ressources et d’une transparence quasi totale, la Norvège promeut une éthique et une responsabilité qui en font un véritable exemple. 

Au Gabon, où les contrats pétroliers restent secrets, où l’argent du pétrole reste la chasse gardée d’une certaine classe dirigeante, où la transparence reste un frein en termes d’éthique et de rentabilité, l’exemple probant de la Norvège pourrait inspirer nos autorités. Visant la promotion d’une industrie pétrolière autochtone avec en point d’orgue, une volonté de reprise en main du secteur pétrolier, le Gouvernement qui prévoit de conduire d’importantes réformes dans ce secteur, gagnerait à d’abord en améliorer la gouvernance et à en accroître la transparence.

 
Employant au total 225.000 personnes, ayant permis d’instaurer les « Certificats verts » visant à stimuler les investissements dans les nouvelles productions d’énergies renouvelables qui a d’ailleurs permis à la Norvège d’établir un nouveau record de production d’électricité à 154,2 TWh en 2020, le secteur pétrolier peut donc dans certains cas, permettre à un État de se développer de manière durable et structurée. Toute chose qui jusque-là, font défaut à l’État gabonais.