Gabon : les taximen traditionnels s’insurgent contre la politique discriminatoire du CTRI
La politique de gabonisation du secteur des transports impulsée par les plus hautes autorités semble ne pas faire l’unanimité auprès de certains acteurs de ce secteur. C’est notamment le cas du président de la Fédération des syndicats des transports autonomes du Gabon ( FESYTRAG), Serge Bertrand Békalé qui lors d’une récente sortie a fustigé les nouvelles mesures mises en place par le ministre des Transports, le Capitaine de vaisseau, Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma pour prétendre au métier de conducteur de taxi notamment les tests d’aptitude et l’imposition de la carte de transport aux anciens taximen.
Si lors des assises du Dialogue national inclusif (DNI), la nationalisation secteur du transport urbain et suburbain avait fait l’objet d’une réflexion profonde, ces derniers mois, le ministre des Transports, le capitaine de vaisseau, Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma s’est attelé à concrétiser cette aspiration par l’annonce de l’arrivée de 417 taxis afin résoudre d’une part le problème de la mobilité urbaine mais également structurer ce secteur.
La Gabonisation du secteur des Transports, un moyen de marginalisation ?
Toutefois, si cette démarche a bien été accueilli auprès de la population, elle a suscité un mécontentement du président du FESYTRAG, Serge Bertrand Békalé qui a jugé discriminatoires, l’ensemble des nouvelles réglementations mises en place par le patron des Transports dont la carte de transport mais également les tests d’aptitude pour prétendre au métier de conducteur de taxi. Pour le leader syndicale, ces nouvelles mesures semblent s’appliquer aux anciens chauffeurs et non à ceux de la vague des 417 taxi de TaxiGab+.
Une scission qui créée la fracture mais également finira par pénaliser les anciens taximen déplore Serge Bertrand Békale, qui considère être une discrimination institutionnelle, et est aux antipodes des promesses faites par le Comité pour la transition et la restauration des instutions (CTRI). « Pourquoi continuer à payer des taxes municipales si nous sommes traités comme des citoyens de seconde zone » a-t-il déclaré. Lorsqu’on sait que depuis le début du mois d’octobre, un bras de fer est perceptible auprès des transporteurs qui s’insurgent contre la création de la taxe de chargement, les contrôles répétitifs, les amendes jugées injustifiées infligées par les agents municipaux, ainsi que le manque de dialogue avec les autorités.
Face à cette situation qui semble alourdir le bon fonctionnement du transport en commun, la réaction du ministère des Transports est plus que jamais attendue. Car il est important de rappeler que le but de la gabonisation du secteur du transport urbain et suburbain ne consiste pas à mettre à mal ceux qui depuis des années exercent ce métier et parviennent à nourrir leur famille en tant que conducteur de taxi.