Gabon : le procureur général près la Cour d’appel s’insurge contre les dérives des OPJ

Le procureur général près la Cour d’appel de Libreville, Eddy Minang, a tenu une réunion cruciale ce mercredi 26 mars 2025 avec les Officiers de police judiciaire (OPJ) ainsi que leurs supérieurs hiérarchiques. Cette rencontre avait pour objectif d’examiner les dysfonctionnements alarmants observés dans le cadre des enquêtes judiciaires et des interpellations. Le procureur a ainsi insisté sur l’urgence de mettre un terme aux pratiques qui compromettent le respect de la loi et les droits fondamentaux des citoyens, rapporte l’Agence Gabonaise de Presse (AGP).
Parmi les préoccupations majeures, le procureur général a ciblé les gardes à vue qui sont souvent prolongées au-delà des délais fixés par la loi. Ces gardes, fréquemment menées dans des conditions indignes et sans notification préalable au procureur, constituent, selon Eddy Minang, une violation grave des droits des personnes concernées.
Le procureur général pour le respect strict des procédures
« J’insiste sur le fait que la garde à vue doit se dérouler dans le respect de la dignité humaine et en parfaite condition de nutrition. Car, celui qui est gardé à vue reste un être humain avec le droit à l’information, le droit de prévenir un proche, le droit d’être examiné par son médecin, et le droit à l’assistance d’un avocat », a rappelé le haut magistrat.
Un autre point crucial de cette réunion a été l’état des contrôles routiers, que le procureur juge indésirables. Selon lui, ces opérations ne respectent plus la réglementation en vigueur. Il a dénoncé la pratique consistant à imposer des amendes excessives pouvant atteindre jusqu’à 24.000 FCFA, bien au-delà du maximum légal qui est fixé à 10.000 FCFA. Face à ces abus, Eddy Minang a exhorté les Officiers de police judiciaire à se conformer rigoureusement aux textes en vigueur afin de garantir une justice équitable et transparente pour tous.
Ces remarques mettent en lumière un besoin urgent de réformes au sein des pratiques policières au Gabon, alors que la question du respect des droits humains et de la justice demeure au cœur des préoccupations de la société civile.
GMT TV