Gabon : la cotation de l’emploi, une réponse au déficit des enseignants ?
La problématique du déficit en enseignants observé depuis plusieurs années était l’un des sujets abordés par le premier ministre Raymond Ndong Sima le dimanche 03 décembre 2023 lors d’une interview accordée aux médias locaux. À cet effet, le chef du gouvernement, abordant les solutions à mettre en œuvre, a suggéré la cotation de l’emploi comme un moyen de réduire ce manque.
Véritable épine sous le pied du gouvernement, la question du déficit en enseignants est loin d’avoir trouvé son épilogue. La preuve, cette année encore, face à l’absence de professeurs dans plusieurs matières, notamment à l’intérieur du pays, de nombreux élèves sont sortis dans les rues pour en réclamer les enseignants. Une situation qui s’expliquerait par le désintérêt de cette profession.
Combler le déficit en enseignants en misant sur la cotation de l’emploi
Il faut souligner qu’en matière de déficit, certaines disciplines sont concernées plus que d’autres. Il s’agit entre autres de l’Éducation physique et sportive et de quelques matières scientifiques telles que les mathématiques dont le manque avoisine les 300 enseignants. Interrogé sur la question, le premier ministre a reconnu le déficit en personnel éducatif. Il explique l’insuffisance dans les disciplines scientifiques par les multitudes d’opportunités qui s’ouvrent aux jeunes diplômés de ce secteur.
« Les jeunes qui supportent le cycle difficile de mathématiques à Masuku ont du mal à accepter de limiter leur prétention à ce niveau, donc il faut trouver des incitations pour les accompagner », a-t-il relevé. Pour inverser cette tendance, Raymond Ndong Sima estime que la cotation de l’emploi pourrait redonner à l’éducation ses lettres de noblesse. « Nous sommes embêtés parce qu’on n’est pas dans un système de cotation de l’emploi » a indiqué le chef du gouvernement.
Cette approche consiste à évaluer les postes les plus difficiles à pourvoir. Des postes qui bénéficieront d’une attention particulière. Ils peuvent notamment recevoir des salaires plus compétitifs, des primes ou d’autres avantages. Ce qui aidera à combler les lacunes en attirant des personnes qualifiées dans les zones qui en ont le plus besoin. Toutefois, l’acceptation de cette mesure par les enseignants des disciplines qui ne sont pas en sous-effectif constitue une réelle difficulté. « Mais qui va accepter que le professeur de français gagne 50% de plus qu’un autre professeur », a conclu le premier ministre.
GMT TV