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Gabon : Ivindo Iron refuse de se plier aux exigences RSE et défie l’autorité de la Déléguée spéciale

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Que se passe-t-il entre le conseil départemental de l’Ivindo et la délégation spéciale de Makokou d’une part, et Ivindo Iron, entreprise en charge de l’exploitation du fer de Belinga d’autre part ? C’est la question qui pourrait se poser à la suite d’une convocation par les autorités locales des entreprises exerçant dans le cadre du projet Belinga, et à laquelle l’entreprise australienne n’a pas daigné répondre.

Passée la polémique sur les clauses du contrat qui lie l’Etat Gabonais au Groupe Fortescue en lien avec l’exploitation du minerai de fer de Belinga, l’entreprise exploitant ce gisement pour le compte du Groupe fait une nouvelle fois l’actualité. Il est cette fois question d’un refus de répondre à la sollicitation d’une rencontre voulue par la Déléguée spéciale en charge de la commune de Makokou,  Rita Estelle Milagolo et le Délégué départemental de l’Ivindo, Saturnin Edzoudzoume. Lesquels souhaitaient faire un point avec l’ensemble des entreprises impliquées dans des activités économiques sur un certain nombre de questions dont celle relative à leurs responsabilités sociétales vis-à-vis des populations locales. 

Seulement 5 entreprises ont répondu présent à la réunion 

Si la réunion convoquée par les autorités locales a bien eu lieu le 7 juin dernier comme indiqué dans les courriers adressés à la dizaine d’entreprises, seulement la moitié ont bien honoré de leur présence. Il s’agit des entreprises ATS, ASE, CAPITAL, JLC et CFHEC, cette dernière étant en charge de la construction de l’axe Ovan – Makokou. En revanche, l’entreprise Ivindo Iron, qui, selon une source proche du dossier, n’est pas à son coup d’essai dans cette volonté de se soustraire à l’autorité des autorités locales, a brillé par son absence. Un manque de considération qui n’a pas manqué d’agacer la Déléguée spéciale de la commune de Makokou. 

« Nous avons envoyé des convocations à une dizaine d’entreprises. Mais, malheureusement, le quorum n’a pas été atteint. Ivindo Iron n’est pas représentée, alors qu’elle a reçu la convocation », a déploré Rita Estelle Milagolo, citée par L’Agence gabonaise de presse (AGP). Si toutefois la rencontre avec les entreprises présentes a permis aux autorités de leur faire comprendre l’importance d’exercer leur activité en bonne intelligence avec les autorités civiles et les forces de défense et de sécurité, dans le respect des lois gabonaises, le signal donné par Ivindo Iron n’est pas de nature à créer un climat de confiance dans cet ambitieux projet. De plus, il ressort de cette rencontre que les autorités locales ont demandé aux représentants des sociétés présentes « pour la plupart des sous-traitants de Ivindo Iron, de décliner leurs cahiers des charges en faveur des communautés impactées par ce projet. Malheureusement, cela n’a pu se faire car Ivindo Iron, toujours absente, ne les a pas encore autorisées à se prononcer à ce sujet ». Une information qui nous a été confirmée par la Délégation spéciale de Makokou.


Contacté par Gabon Media Time, Ivindo Iron s’est contenté d’une réponse évasive « Nous ne pouvons donner des précisions à ce sujet. Si vous avez des informations venant des autorités qui ont fait cette séance de travail, il faudra les prendre en compte. Pour notre part, nous n’avons rien à dire », a indiqué l’entreprise. Notons que les autorités gabonaises, résolument engagées dans la modernisation du pays, nourrissent de fortes attentes vis-à-vis du Groupe Fortescue, notamment en matière d’employabilité et de développement des localités impactées par le projet.

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Un commentaire

  1. Votre article a piqué ma curiosité, notamment en ce qui concerne certains points que je trouve nécessaires de questionner pour une compréhension approfondie.
    Il est mentionné que le maire a demandé des comptes à I.I sur sa RSE, ce qui me semble être une démarche peu conventionnelle. Est-ce une pratique courante dans ce contexte, ou y a-t-il eu des circonstances particulières qui ont motivé cette requête ?
    Par ailleurs, l’article interprète l’absence d’I.I à une réunion comme un refus de se conformer aux exigences de la RSE. Cependant, l’auteur indique également que la société a refusé de donner plus de détails sur son absence. Pourriez-vous clarifier ce point ? Cette absence est-elle due à un choix délibéré de la part d’IVindo Iron ou à d’autres facteurs ?
    Enfin, l’organisation d’une séance de travail avec IVindo Iron et ses sous-traitants est présentée sans contexte explicatif. Quel était l’objectif de cette réunion et pourquoi inclure les sous-traitants dans cette démarche initiale ?

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