CEDEAO : après avoir ostracisé le Mali, le Burkina et le Niger, l’organisation mendie la réconciliation
Après le séisme causé par l’annonce des autorités des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), composé du Mali, du Burkina-Faso et du Niger, de quitter la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’organisation sous-régionale tend à présent vers un apaisement des tensions.
Finies les sorties guerrières des présidents ivoirien, nigérian ou encore béninois en faveur de l’intervention militaire au Niger pour restaurer l’ordre constitutionnel. En effet, sept mois après le renversement du président Mohamed Bazoum, et les sanctions imposées au pays par la CEDEAO, l’organisation a fini par prendre conscience du péril encouru, en cas de départ précipité de trois États importants du club.
La CEDEAO désormais favorable aux négociations
C’est au terme d’une session extraordinaire de son Conseil de médiation et de sécurité tenue le 08 février dernier, que la CEDEAO a invité le Mali le Burkina-Faso et le Niger, à privilégier le dialogue. « Nous devons (…) poursuivre nos efforts en vue d’encourager les pays membres concernés à accepter le dialogue, dans un esprit de compréhension et de réconciliation », a déclaré Yusuf Tuggar, ministre nigérian des affaires étrangères au cours de la rencontre.
Un discours qui tranche avec les précédentes postures guerrières tendant à faire pression sur le Mali, le Burkina-Faso et le Niger, en interrompant le trafic des marchandises. Pour ce qui concerne le Niger, le Nigeria, qui approvisionne le pays en électricité, en vertu d’un accord au terme duquel le Niger mettait sous cloche son projet de construction d’un barrage électrique sur le fleuve, contre un achat d’électricité chez son puissant voisin, a délibérément plongé une partie du pays sahélien dans le noir. Toute chose qui a entretenu la défiance, au point que ces Etats sous sanctions ont décidé de « se détacher de partenaires dont la fiabilité est remise en cause ». Notons que cette idée de durcir le ton face au Niger en privilégiant la voie des armes avait déjà profondément divisé l’organisation.