Anges Kevin Nzigou : « votez cette Constitution car elle est meilleure que l’ancienne »
Résolument engagé à faire triompher le Oui lors du référendum d’adoption de la nouvelle Constitution, le parti politique Pour le changement (PLC) était en meeting le dimanche 10 novembre dans son fief de Nzeng-Ayong dans le 6e arrondissement de Libreville. Occasion pour Me Anges Kevin Nzigou de faire de la pédagogie auprès des populations sur la nécessité de plébisciter cette version du texte.
C’était à la fois un moment de pédagogie et de clarification pour la formation politique dirigée par Anges Kevin Nzigou. En effet, lors de cette rencontre populaire, l’avocat au barreau du Gabon a expliqué aux militants du PLC et aux populations venues l’écouter le sens du positionnement de ce parti qui, depuis le début de la transition, s’est distingué par un esprit critique vis-à-vis de certains choix opérés par les autorités de la transition.
Le PLC cohérent avec ses principes
« Vous m’avez entendu pendant la période d’examen de l’avant projet de Constitution formuler des critiques. Certains ont estimé que notre positionnement en faveur du Oui est un renoncement à notre esprit critique, j’aimerais dire que ceux-là n’ont rien compris », a déclaré Me. Kevin Nzigou dans un discours de plusieurs minutes. Répondant à ces critiques, le chef de file du PLC a expliqué la démarche qui a été privilégiée par le parti « En responsabilité, le PLC s’est interrogé sur ce qu’il fallait faire pour avancer. Nous nous sommes dit, le moindre mal est de voter Oui ! (…). Doit-on pour autant renoncer à nos principes en laissant faire lorsque le CTRI fait mal ? Je dis Non », a martelé Anges Kevin Nzigou.
Justifiant la consigne du Oui lors de cette échéance, Anges Kevin Nzigou a battu en brèche toutes les critiques formulées sur les pouvoirs confiés à l’exécutif. « Les détracteurs du texte disent que le président de la République dispose de trop de pouvoirs. Pourtant, il n’y a dans ce texte aucun pouvoir dont il ne disposait pas déjà », a indiqué le président du PLC avant de rappeler que la suppression du poste de Premier ministre n’enlève en rien le fait que le pouvoir qui lui était dévolu reste au sein de l’exécutif. De même, Anges Kevin Nzigou a affirmé ne pas comprendre le débat autour de la Cour constitutionnelle « Dans le projet, les membres de la Cour constitutionnelle sont nommés par les présidents des deux deux chambres du parlement, par le Conseil supérieur de la magistrature et par le président de la République. Par facilité de langage, certains prêtent des intentions en disant que comme le président préside le CSM, c’est de fait lui qui nomme les deux représentants du CSM à la Cour constitutionnelle. C’est absurde », a-t-il martelé.
Comparant cette version du texte à celle en vigueur avant le coup d’Etat, l’avocat a vu là une nouvelle motivation pour appeler à le soutenir. « Ce texte est certes perfectible, et lorsque les partis politiques reprendront les choses en main, il pourra être amélioré. Mais je vous le dis, votez cette Constitution car elle est meilleure que l’ancienne », a indiqué Me Nzigou.
Autre point qui a suscité l’incompréhension et pour lequel Anges Kevin Nzigou a tenu à apporter des explications, c’est la question du Parti démocratique gabonais (PDG. Si l’Avocat a tenu à réaffirmer son soutien et celui de sa formation politique à ce projet de Constitution, Anges Kevin Nzigou a toutefois réitéré sa démarcation vis-à-vis du parti de masse. C’est d’ailleurs suivant cette logique que le PLC s’est abstenu de mener campagne dans le cadre de la Coordination nationale pour le Oui, à laquelle participe le PDG.