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Union africaine : entre défis et perspectives

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De l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), fondée le 26 mai 1963 à Addis-Abeba, en Éthiopie, lors d’une conférence organisée par 32 États africains indépendants à l’Union africaine, créée le 26 mai 2001 toujours à Addis-Abeba et dont l’Acte constitutif est entré en vigueur le 26 mai 2002 à Durban, en Afrique du Sud, l’objectif des Pères fondateurs a toujours été de mettre en avant l’unité, la cohésion et le partage entre les nations africaines. Seulement, entre conflits internes et instabilité politique, volonté de faire cavalier seul de certains États, développement économique inégal avec des disparités économiques entre les pays membres, et problèmes récurrents de gouvernance, l’organisation a bien plus de défis que d’opportunités. 

C’est un fait, l’Union africaine (UA) fait face à divers défis qui mettent à mal son développement et sa réelle opérationnalisation. D’inspiration marxiste, fondée par les révolutionnaires africains Kwame Nkrumah (Ghana), Modibo Keïta (Mali) et Sékou Touré (de Guinée), cet organe qui était censé être un outil de souveraineté continental, semble se heurter à ses propres turpitudes, enfin, celles de ses pays membres. En plus de devoir gérer les conflits régionaux, les crises politiques et les instabilités qui affectent plusieurs pays membres et menacent son équilibre, l’instance doit faire face à des disparités économiques entre les pays membres. Ce qui pose des défis pour une intégration régionale harmonieuse et homogène. 

Ajoutés à cela des problèmes de gouvernance en son sein: efficacité limitée et lenteurs bureaucratiques principalement, mais également absence de transparence et crise de responsabilité, c’est tout le système même de l’UA qui semble faire défaut. Si l’on y ajoute les défis liés à l’insécurité avec les groupes terroristes comme Boko Haram et Al-Shabaab qui continuent de menacer la sécurité dans plusieurs régions, et le fait qu’elle dépende, à l’image de nombreux États africains, de financements extérieurs, ce qui limite son indépendance et son efficacité, la question de son impact est grandissante. 

Des opportunités mais…

Mais l’UA dispose également d’opportunités saisissantes notamment sur le plan économique. La première et la dernière en date, c’est la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). Si son opérationnalisation reste encore délicate, la Zlecaf offre une opportunité majeure pour améliorer le commerce intra-africain, stimuler la croissance économique, renforcer les chaînes de valeur régionales et sortir des millions d’Africains de la pauvreté. Avec une population jeune et en croissance, l’Afrique possède un potentiel de marché important pour les investissements, la consommation et l’innovation.

Ces éléments pourraient permettre aux États membres de l’UA, de faire un bond en avant considérable en à peine quelques années. Encore faudrait-il qu’ils s’approprient le potentiel croissant dans les technologies numériques et l’innovation, qui peuvent transformer les secteurs économiques et sociaux. En cette journée qui lui est dédiée, l’UA gagnerait à écouter sa jeunesse. A s’approprier les récriminations de cette « génération Z » en quête de profonds changements et ainsi naviguer entre ces défis et opportunités pour réaliser ses objectifs d’intégration, de développement et de stabilité sur le continent.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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