Trans’Urb : 1,7 milliard de dépenses de personnel et près de 8 milliards d’achats de biens entre 2020 et 2021
Nommé récemment à la tête de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), vache laitière de l’exécutif, Joël Lehmann Sandougout vient d’être promu dans l’un des fleurons du secteur public gabonais. Mais qu’en est-il de son passage au sein de la Société de Transports Urbains (TransUrb)? Pour avoir des réponses à cette question il suffit de se plonger dans le rapport relatif aux établissements publics de l’Etat dont ladite société fait parti, pour se rendre compte qu’entre 2020 et 2021, ce sont près de 10 milliards de FCFA qui ont été dépensés sous sa direction, principalement en salaires et autres achats de biens et services.
Créée dans le but de « répondre aux défis générés d’une part par la densité et le rythme soutenu de croissance des populations dans nos villes et d’autre part par la carence des services de transport en commun », la Société de Transports Urbains (Trans’Urb) est en à peine trois ans devenue une véritable vache à lait. Et pour cause, en à peine deux ans, cette société d’Etat niché dans le « pivot transverse », qui repose essentiellement sur le renforcement des infrastructures ou des services publics, aura été l’une des plus gloutonnes en termes de dépenses publiques.
Des dépenses exorbitantes à Trans’Urb
En effet, si l’on se base sur les données fournies par ce rapport, ce sont plus de 548 millions de FCFA qui ont été décaissés sous sa direction en salaires et autres émoluments en 2020 et plus de 1,2 milliard de FCFA en 2021. Des sommes auxquelles s’ajoute une facture de près de 3,5 milliards de FCFA en 2020 pour l’achat de biens et services, somme qui grimpe à près de 4 milliards de FCFA en 2021. Vous l’aurez donc compris, entre 2020 et 2021, ce sont près de 10 milliards de FCFA qui ont été décaissés par une entreprise dont les employés ont multiplié les mouvements d’humeur réclamant entre autres, de meilleurs traitements.
Stigmatisant la gestion et la gouvernance de ces services publics personnalisés (SPP) dont « la faiblesse des tutelles technique et financière (…) du contrôle administratif et budgétaire (…) la perception de l’autonomie comme une indépendance vis-à-vis de l’Etat central et de ses comptes et l’absence de reporting sur la performance financière » ne sont qu’un gage de plus d’opacité, ces dépenses faramineuses d’une société qui ne génère pour ainsi dire, aucun profit, devrait interpeller les nouvelles autorités. Elles qui plaident chaque jour pour un véritable « essor vers la félicité », devraient donc s’appesantir sur le rôle, l’impact et l’importance sur le long terme, de ces SPP.
Pour ce qui est de Trans’Urb, entité dont les fonds propres ne se chiffrent qu’à 621 millions de FCFA en 2020 et 520 millions de FCFA en 2021, sommes qui ne lui permettraient pas en d’autres circonstances d’effectuer de telles dépenses de personnel ou de biens et services et qui devaient donc amener ces dirigeants à plus d’orthodoxie quand on sait qu’elle a reçu sur la même période des subventions de l’ordre de 9,7 milliards de FCFA, difficile de mesurer son efficience dans un contexte d’austérité.