Moanda : descente musclée des forces de l’ordre sur fond d’insécurité
Jacques Denis Tsanga, Gouverneur de la Province du Haut-Ogooué, a requis, le 13 septembre 2024, une intervention des forces armées, de la Garde républicaine, de la Gendarmerie et des Forces de Police nationale pour endiguer le banditisme à Moanda. Conformément au Décret N° 000250/PR/MI du 29 septembre 2022, cette opération devait se dérouler du 14 au 16 septembre 2024, avec pour objectif de restaurer l’ordre dans cette ville en proie à une insécurité croissante.
L’opération, lancée dans la nuit du 14 au 15 septembre 2024, visait à éradiquer les réseaux de délinquants et de trafiquants de stupéfiants notamment dans les quartiers périphériques de Moanda. Cependant, la mise en œuvre de cette réquisition a rapidement dévié de son objectif initial. Tandis que la réquisition administrative stipulait l’interdiction de l’usage d’armes à feu sauf en cas de force majeure, des témoignages indiquent que ces directives auraient été ignorées. Certaines sources affirment même qu’il y a eu des pertes humaines parmi les civils, bien que cette information reste difficile à confirmer en raison des versions contradictoires.
Une opération coup de poing aux multiples dommages collatéraux !
C’est ce qu’il est aisé de conclure car en plus de l’utilisation excessive de la force, des scènes de violences et d’humiliations ont été mises en évidence par des vidéos devenues virales sur la toile. Dans la foulée, les forces de l’ordre ont été accusées de maltraiter les présumés délinquants. Scènes ubuesques, des adultes contraints de chanter en étant assis à même le sol « je pleure, pleure ». Cette dérive de l’opération a non seulement exacerbé le climat de peur parmi les habitants, mais a également suscité des inquiétudes quant à la gestion des interventions de sécurité publique.
L’opération, censée restaurer la paix, a ainsi été perçue par beaucoup comme une violation des droits civiques et une escalade de la violence. Dans un méli-mélo de flou et de non-dit, il est de bon aloi que les autorités judiciaires compétentes fassent la lumière sur cette opération comme il en fut le cas à Mandji Ndolou. Pour l’heure, il n’est pas exclu que des investigations soient faites sur l’atteinte aux droits fondamentaux reconnus à tout individu et ce, même en état d’arrestation conformément à la déclaration universelle des droits de l’Homme et des citoyens dont la substance a été reprise aux principes et préliminaires de la Constitution Gabonaise de 1991. Nous y reviendrons !