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Mandji-Ndolou : quand le gouvernement donne raison à Glenn Moundende

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Malgré son décès, Glenn Patrick Moundende aura finalement, par son acte reussi, à faire bouger les lignes pour les populations de Mandji Ndolou. C’est du moins le sentiment qui se dégage à la suite de la réunion présidée par le ministre du Pétrole et du Gaz, Vincent de Paul Massassa avec les responsables des entreprises pétrolières Perenco, Assala, Maurel&Prom et Addax petroleum. Il était question d’évoquer les revendications faites par les communautés vivant à proximité des sites pétroliers opérés par ces sociétés.

En effet, on se souvient que Glenn Patrick Moundende avait dans un désespoir total pris en otage deux individus qu’il avait relâchés sains et saufs. Vivement recherché par la suite, il avait diffusé une vidéo où il expliquait son intention. Laquelle visait à attirer l’attention sur le chômage des jeunes de Mandji malgré la présence d’entreprises pétrolières dans la région. À cela s’ajoutent l’absence de dispensaires, d’eau potable, d’écoles et la pollution des ressources hydrauliques. 

Si cette affaire a connu une issue tragique par l’assassinat de ce jeune compatriote, le gouvernement semble avoir pris conscience que les revendications de ce dernier étaient légitimes. « Lorsqu’on parle de l’emploi des jeunes, il s’agit bien d’une revendication légitime, même si la manière dont elle est exprimée peut parfois être sujette à d’autres questionnements », a indiqué Vincent de Paul Massassa. 

L’affaire Glenn Moundende comme accélérateur du respect de la loi n° 002/2019 du 16 juillet 2019 à Mandji

Lors de son entretien avec les entreprises pétrolières, le membre du gouvernement a tenu à insister sur la nécessité d’appliquer la nouvelle loi pétrolière qui réserve un pan important au local content. En effet, l’article 164 de la loi n° 002/2019 du 16 juillet 2019 portant réglementation du secteur des hydrocarbures en République Gabonaise dispose que « la priorité est donnée à la main d’œuvre nationale de même niveau de qualification et de compétence pour les emplois disponibles » et que l’embauche de la main d’œuvre étrangère est conditionné par le constat d’une carence de la main d’œuvre nationale dans le même domaine. 

Pour leur part, les opérateurs pétroliers présents à cette réunion ont apprécié la teneur des échanges, mais surtout la volonté de l’administration de tutelle à les accompagner dans une meilleure prise en compte des aspirations des populations. Le membre du gouvernement a par ailleurs insisté sur la prise en compte des doléances des communautés locales à travers les fonds de concours ou la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Ainsi, donc le sacrifice de Glenn Patrick Moundende n’aura pas été vain, puisqu’il aura permis de mettre dos au mur le gouvernement concernant la problématique de l’emploi des Gabonais vivant aux abords des exploitations pétrolières.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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