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Loi de finances 2025 : le gouvernement va taxer les transactions sur Airtel money et Mobicash

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Les débats relatifs à l’examen du projet de Loi de finances 2025, récemment adopté par le gouvernement de la transition lors du Conseil des ministres du 12 septembre dernier, s’ouvriront bientôt dans les deux chambres du parlement. Les députés et sénateurs de la transition devraient recevoir ce document dans les prochaines heures. Une innovation notable du projet est l’instauration d’une redevance sur les émissions de monnaie électronique. Une redevance fixée au taux de 5%. 

Selon l’article 5 des dispositions diverses, il est institué une “redevance sur les transactions financières par voie électronique”, dénommée « X ». Cette redevance sera prélevée sur toutes les transactions financières réalisées en République gabonaise, incluant les dépôts et retraits pour le mobile money, l’émission et le retrait pour le mobile banking, les paiements électroniques, ainsi que les virements électroniques.

Calculée sur le nombre de transactions, à un taux de 5 % par transaction. Cette redevance matérialise une volonté de l’exécutif née il y a un peu plus de trois ans. Dans les faits, une transaction électronique de 100 FCFA coûtera 5 FCFA de redevance, et pour une transaction de 1000 FCFA, la redevance sera de 50 FCFA. Ce qui pour une somme de 1 000 000 FCFA représenterait 50 000 FCFA. 

Le mobile money, une croissance exponentielle ces dernières années au Gabon

Cette redevance est instituée alors que le marché du mobile money au Gabon a connu une croissance exponentielle ces dernières années. En 2022 par exemple, le pays comptait environ 4,5 millions de comptes de mobile money, représentant environ 85 % de la population adulte. Selon les dernières estimations, les transactions de mobile money ont atteint près de 800 milliards de FCFA, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2021. Cette forte adoption du mobile money est facilitée par la large couverture des réseaux de télécommunications, où environ 95 % des Gabonais ont accès à un smartphone.

Impact de la mesure et retombées économiques à moyen terme

La mise en place de cette redevance s’inscrit donc dans la logique des choses et pourrait avoir des retombées significatives sur l’économie gabonaise. À court terme, cette taxe est d’abord susceptible d’entraîner une augmentation des coûts des transactions électroniques. Toute chose qui pourrait dissuader certains utilisateurs de recourir au mobile money. À moyen terme, cependant, cette mesure pourrait contribuer à diversifier les recettes fiscales de l’État. Si le volume des transactions de mobile money continue d’augmenter, la redevance pourrait générer des revenus significatifs pour le gouvernement, estimés à plusieurs milliards de FCFA par an.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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2 commentaires

  1. Bonjour c’est une très bonne initiative car sa rapporterai de l’argent dans les caisses de l’état. penser juste a prélever ce pourcentage chez l’opérateur, pour 10.000f on nous prélèvent 300f dans ces 300 vous n’aurez qu’à prendre vos 5%

  2. La mesure telle qu’elle est décrite pousserait indéniablement les populations à moins avoir recours au e-money. Bcp choisiront de retirer sans plus attendre leur argent et fermeront les comptes immédiatement. Comment l’Etat peut-il envisager de prélever des taxes sur des populations, en majorité demunies et dans un contexte de vie chère, sur tout mouvement et à un taux que ne pratiquent même pas les opérateurs économiques?
    Les précédents services de transfert d’argent dans le marché domestique n’ont jamais connu du succès à cause des frais et taxes importants qui se pratiquaient avant les e-banques. Ce qu’il faut faire:
    -pour les clients:
    taxer les transactions internationales de sortie d’argent et les transactions internes de plus de 500.000 fcfa.

    -Pour les deux opérateurs ( société de téléphonie et l’agent commercial): taxer sur leurs revenus à un taux fixe de 5%.
    De cette façon, on prend le risque de perdre quelques agents commerciaux, mais pas l’engouement des clients du e-banque.

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