Libreville : le canal derrière Bessieux, un cimetière de bouteilles plastiques
Derrière le collège Bessieux dans le 2e arrondissement de Libreville, un canal encombré par une quantité impressionnante de bouteilles plastiques illustre le défi persistant de la gestion des déchets. Malgré les engagements du Gabon en matière de préservation de la biodiversité, les mauvaises habitudes continuent de nuire à l’environnement, transformant des espaces naturels en décharges à ciel ouvert.
Signataire de l’Accord de Paris sur le climat et des Objectifs de développement durable (ODD), le Gabon a adopté le 7 juin dernier une loi relative à la lutte contre les pollutions par les plastiques à usage unique. Cependant, cette initiative peine à se traduire en actions concrètes dans les quartiers de Libreville, où les bouteilles et autres contenants plastiques jonchent encore les canaux, exacerbant les inondations en période de pluie.
La pollution plastique, un fléau persistant
Le cas le plus patent de cette situation est sans aucun doute le canal situé entre le collège Bessieux et l’école publique Martine Oulabou. En effet, une vague de bouteilles plastiques obstruent le passage de l’eau, accompagnées de terre, de hautes herbes et de divers déchets. Cette accumulation favorise non seulement les inondations, mais aussi la prolifération de reptiles. Toute chose qui constitue un danger pour les riverains et les enfants de l’école voisine.
Selon le Programme de gestion du littoral ouest Africain (WACA), en 2019, les déchets plastiques représentaient 12 % des ordures ménagères au Gabon, avec une production quotidienne estimée à 46 000 kg, dont 34 % sont mal gérés. Cela équivaut à 927 kg/jour de plastique abandonnés dans la nature, menaçant gravement les écosystèmes. Les cours d’eau et forêts du Gabon subissent les conséquences de cette pollution qui n’est pas sans conséquence pour la faune et la flore.
Si la municipalité, les organisations non gouvernementales et des fervents défenseurs de l’environnement s’efforcent de sensibiliser la population et de nettoyer les espaces publics, ces efforts sont entravés par le manque de coopération des habitants, qui continuent de jeter leurs déchets dans les canaux et sur la voie publique. Pourtant, l’utilisation abusive des contenants plastiques pose non seulement un problème écologique, mais aussi des risques pour la santé. Des campagnes d’éducation et de sensibilisation doivent être renforcées pour changer les comportements et instaurer des pratiques plus respectueuses de l’environnement.