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Gabon : taxation des transactions « mobile money », le niet de l’AGUB

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Le secteur du mobile money au Gabon a connu une croissance rapide ces dernières années, devenant un pilier essentiel de l’économie nationale. En 2022, selon le tableau de bord de l’économie, les flux financiers issus des transactions via mobile money ont atteint près de 3 000 milliards de FCFA, marquant une augmentation de 13,6 % par rapport à l’année précédente. Cette expansion a encouragé le gouvernement à instaurer une taxe de 0,5 % sur les transactions électroniques de mobile money, une mesure qui a suscité des réactions contrastées.

La réaction des consommateurs ne s’est pas fait attendre. Le 15 octobre 2024, Gildas Ndzengue Mbomba, président de l’Association des usagers des banques (AGUB), a dénoncé cette mesure. « Nous n’allons pas laisser le gouvernement faire les poches des consommateurs du Gabon sans rien dire. Il pioche sur nos salaires, nos crédits, nos retraits en espèces, et maintenant il cherche de l’argent dans nos téléphones portables », a-t-il martelé. Il souligne que cette mesure s’ajoute à une situation déjà marquée par une hausse du coût de la vie, en pointant du doigt le rôle de l’État dans l’aggravation de cette situation.

Une taxe bien ciblée, selon le gouvernement

De son côté, le ministère de l’Economie et des Participations, par la voix de Jean Baptiste Ngolo Allini, directeur général de l’Économie et de la Politique fiscale, a précisé lors d’une interview accordée à nos confrères de L’Union le 14 octobre 2024 que « cette taxe ne concerne que les transactions égales ou supérieures à 10 000 FCFA. Cela inclut les retraits, les paiements électroniques, ainsi que les transferts électroniques nationaux et internationaux ». Il a affirmé que cette mesure vise à renforcer la traçabilité des transactions et à mobiliser des ressources fiscales sans pénaliser les petits utilisateurs.

Une mesure aux retombées économiques potentielles, mais qui passe mal dans un contexte de lutte contre la vie chère

Nous avons donc d’un côté, le gouvernement qui voit dans cette nouvelle taxe un levier fiscal qui pourrait générer des recettes supplémentaires pour financer des projets de développement. Et qui de plus, entend assurer une meilleure traçabilité des transactions dans un secteur devenu essentiel pour les échanges financiers au Gabon. De l’autre côté, la réaction de l’Association des usagers des banques (AGUB) est légitime. Les consommateurs, déjà confrontés à un coût de la vie élevé, s’inquiètent de cette charge supplémentaire, surtout dans un contexte où de nombreuses taxes sont perçues sans que le niveau de qualité des services publics ne s’améliore. 

Pour apaiser ces craintes, le gouvernement gagnerait à mieux communiquer sur les objectifs de cette taxe, ses impacts réels, et la manière dont elle contribuera à améliorer les services publics, afin de justifier la légitimité de cette mesure auprès des citoyens. 

Geneviève Dewuno Edou

Diplômée en journalisme,je suis chargée des rubriques Santé en plus d’être l’une des voix derrière de nombreux reportages de GMTtv. L'écriture, la pose de voix, la présentation du Journal télévisé sont les principales tâches que j’exécute et pour lesquelles je mets mes capacités au quotidien au profit de la rédaction de Gabon Media Time.

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2 commentaires

  1. Bjr à tous et à toutes,
    Sincèrement et à mon humble avis, ils doivent d’abord nous faire le point de l’utilisation des 500 frs sur les bouquets des chaînes de télévision. Merci d’avance.
    Slts

  2. Cette nouvelle taxe c’est l’escroquerie et je suis d’accord avec avec cette article.
    Je dis niet , par ailleurs si nous observons les pays dans lesquels cette taxe a été implémenté nous verrons qu’elle n’a abouti à rien .
    Non au vol indirect

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