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Gabon : que des nominations entre copains et coquins !

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Si au lendemain de la prise de pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema s’était engagé à « mettre fin aux petites combines entre copains et coquins », la réalité du pouvoir semble tout autre. Et pour cause, au fil des nominations intervenues ces derniers mois en Conseil des ministres, l’opinion se questionne sur ce qui s’apparente désormais à des promotions claniques, familiales et même incongrues.

En effet, comme dans l’ancien régime Bongo-PDG, les mesures individuelles demeurent les plus attendues par l’ensemble des citoyens, car la nomination d’un proche est très souvent source de satisfaction pour servir des leviers qu’offre l’État pour se faire une place au soleil. Une idée qui s’est ancrée dans l’imaginaire collectif qui est source de toutes les dérives et qui foule au pied la déontologie et l’éthique administrative. 

Une triste réalité qui semble difficile à combattre même dans le contexte de transition dans lequel le pays est plongé depuis le coup d’État du 30 août 2023. Si dès leur prise de pouvoir, les militaires s’étaient engagés à changer de paradigme en matière de gouvernance, les choses semblent aller à vau-l’eau, notamment avec les premières nominations qui ont été entérinées au cours des trois derniers Conseils des ministres. 

Des nominations aux allures de partage du gâteau Gabon

Sans présager de l’expérience de chacune des personnes nommées, certaines laissent à désirer. « Quand tu vois des gens qui n’ont jamais exercé au sein de l’administration être conseiller du président de la République, des gens passés par la case prison pour malversations financières, être commissaires au sein de la Task-force sur la dette, il y a lieu de se questionner sur le sérieux de l’autorité de nomination », nous a confié un haut fonctionnaire visiblement exaspéré par ce qui s’apparente désormais à un accaparement d’incompétents et de repris de justice de la chose publique. 

Par ailleurs, l’opinion se questionne sur la pertinence des « enquêtes de moralité » promises par le président de la Transition, le Général de brigade Brice Oligui Nguema. Ces dernières sont-elles bel et bien réalisées ? Quels sont les critères retenus pour accéder aux postes de conseiller à la présidence de la République, à la Primature, au sein des ministères et même au rang de directeur général, directeur général adjoint, conseiller de directeur général et directeur avant la nomination ? Une communication crédible du porte-parole du CTRI, le lieutenant-colonel Ulrich Mamfoumbi Manfoumbi est attendue pour ne serait-ce que crédibiliser ce qui se fait. 


Pour taire les questionnements corroborés par les polémiques qu’ont suscitées certaines nominations et qui laissent presque transparaître une sorte d’amateurisme qui pourrait donner raison à certains leaders politiques, à l’instar du président de l’Union démocratique et républicaine (Udere) Victor Missanda qui exprimait ses craintes de voir l’actuel chef de l’État être embrigadé par des esprits rétrogrades.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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3 commentaires

  1. Olingui et sa bande des fangs et les affamés de soit disant société civile, tous personne ne parle encore doivent bien continuer, ils seront Balayé dans les URNES sans pitié, seulement la transition il montre ses couleurs avec ses fangs qui prendrait le risque de lui voter.

  2. C’est vraiment dommage qu’aujourd’hui le débat soit encore aussi terre à terre. On a l’impression que c’est le fait d’appartenir à une ethnie disons lefang qui dérange. Je me demande si les gabonais qui alimentent ce sujet, afin d’empoisonner les simples d’esprit mesurent les conséquences de leurs propos. Est ce qu’il est possible de débattre autour des idées d’OLIGUI Président de la transition ? Est-ce possible mes chers frères gabonais de faire des analyses sans ce remous de violence verbales à caractères éthique ? Le Gabon est un pays multiculturelle où cohabitent diverses ethnies. Ces dernières vivent pacifiquement. Critiquer l’homme. Laissez l’ethnie. Manquer d’arguments ne doit pas vous mettre dans une situation qui peut appeler un soulèvement populaire ethnique. :Ne confondons pas passion, débat réflexif et coup de gueule. Cette plateforme devrait nous aider à partager, réfléchir, sur la situation du pays plutôt que de le nourrir avec des propos haineux qui ventilent un climat délétère, hostile. Le débat fang ne tient ne tient pas sa place ici. Pensez aux couples Arc en Ciel, aux enfants qui naissent de ces unions, pensez à ce qui s’est passé au Rwanda….

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