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Gabon: Notes de conjoncture, Tableau de bord de l’Économie, Rapports d’exécution budgétaire, DGBFip et Dgepf à la traîne

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Censés assurer aussi bien le ​​suivi que le pilotage et l’exécution des dépenses de l’État de manière transversale, tout en veillant à la soutenabilité des dépenses publiques, à la régularité de la gestion et à la conformité de l’exécution des dépenses au regard des engagements budgétaires pris devant le parlement dans le cadre des lois de finances, les directions générales de l’économie et du budget, semblent limiter volontairement leurs rôles. Et pour cause, alors que leurs rapports respectifs doivent orienter les décideurs et autres partenaires au développement, ceux-ci sont en déphasage, voire inexistants. Rendant un peu plus opaque la gestion de la chose publique.

Censé pour l’une « optimiser la gestion des deniers publics (…) en intégrant la mutualisation des compétences des trois directions d’origine qui lui ont donné naissance » et pour l’autre « analyser, orienter et promouvoir l’Économie nationale en concevant notamment les stratégies économiques et sociales de l’Etat tout en contrôlant, orientant les secteurs clés de l’Économie nationale », les directions générales du budget et des finances publiques (Dgbfip) et de l’économie et de la politique fiscale (Dgepf), semblent déconnectées de leurs missions régaliènnes. En dépit de leur absolue nécessité dans un contexte qui impose rigueur, discipline et prévoyance, ces deux directions générales semblent ne jouer leurs rôles qu’à minima.

En effet, alors que le pays demeure dans une situation incertaine, d’un point de vue macroéconomique comme en témoignent les inquiétudes aussi bien des agences de notation que des analystes et experts des marchés financiers internationaux, liées aux « risques de défaut de paiement », ces deux directions générales peinent ne serait-ce qu’à produire leurs rapports respectifs dans des délais convenables. Ainsi, pour ce qui est de la Dgbfip par exemple, son dernier rapport d’exécution budgétaire remonte au troisième 2020. Ce qui signifie qu’en 2021, aucun document retraçant l’exécution des dépenses publiques n’a été produit et publié.

En ce qui concerne la Dgepf dont les notes de conjoncture s’assimilent bien plus à des sondages, le Tableau de bord de l’économie pour l’exercice 2020 marqué par la pandémie de covid-19, reste toujours en attente. Une situation qui a bien plus le don de créer les conditions d’un environnement économique répulsif pour les investisseurs, que l’inverse. Tant et si bien que les efforts fournis par l’Agence nationale de la promotion des investissements (Anpi-Gabon) et les autres administrations en charge de l’amélioration du climat des affaires, s’en trouvent réduits faute à cette opacité dans l’information économique. Une opacité quasiment entretenue au regard du nombre important d’agents publics censés effectuer ces tâches.

Rendant difficile le suivi, le contrôle, l’efficacité et l’efficience des dépenses publiques, cette situation stigmatise ce qui s’apparente à une absence de cohésion et de cohérence dans la gestion des deniers publics. Une gestion des deniers publics qui, en dépit du rehaussement de la note souveraine du Gabon par l’agence de notation Fitch ratings, peine à assurer une reprise soutenue de l’activité économique dans son ensemble, alimentant plutôt le déficit budgétaire. Loin d’intégrer « la mutualisation de leurs compétences en matière de budget et de gestion financière et comptable de l’Etat », ces deux directions sont donc à la traîne, dans un monde où l’information est la clé du développement. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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