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Gabon: l’industrie du cinéma à la traîne, faute de producteurs

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Très peu visible aussi bien sur la scène nationale qu’internationale, l’industrie cinématographique gabonaise souffre d’une absence sévère de productions. Pour les professionnels du domaine, le cinéma gabonais se trouve dans l’incapacité de se déployer. Et pour cause, le manque d’implication des personnes habilitées à produire des films. 

Pour bon nombre d’acteurs culturels, le secteur du cinéma souffre de nombreuses carences. La cause ne serait autre que le manque de ressources, notamment financières. « Dans l’industrie cinématographique, il faut de la volonté, il faut des producteurs et des réalisateurs. Il faut accentuer les coproductions et impérativement compter sur l’apport des autres. C’est ce qui nous manque dans le cinéma gabonais », a indiqué le réalisateur Fernand Lepoko. 

Le cinéma gabonais regorge de talents. Les réalisations peuvent donc être effectives. Seulement, pour plusieurs encore, l’art audiovisuel national n’est pas fructueux et ne nécessite pas une implication à grande échelle. Une réalité qui soutient l’adage selon lequel « le problème du Gabonais, c’est le Gabonais lui-même ». Selon Fernand Lepoko, « le cinéma doit être vu comme un business. On peut investir dans le cinéma et faire des affaires dans la culture ». 

Les années soixante ont certainement été les plus belles du cinéma gabonais. En effet, d’illustres co-productions ont pu le valoriser à l’international. C’est notamment le cas de celle de Philippe Mory en 1962 et Robert Darène avec La cage ou encore Chouchou cosmonaute de l’équipe de réalisation Gabon-France de la Radio Télévision Gabonaise (RTG) de l’époque, avec l’aide des membres de l’assistance technique de l’Office de coopération radiophonique (OCORA) dirigé par Jean-Luc Magneron. 

Des collaborations dont le résultat aura permis à l’art audiovisuel gabonais de se démarquer au niveau mondial. Malheureusement, que ce soit les acteurs eux-mêmes directement concernés ou l’État, aucun ne semble vouloir faire davantage d’efforts, mis à part certains qui tant bien que mal  se démarquent par leur travail, à l’exemple des réalisateurs en lice pour le FESPACO notamment Samantha Biffot, Fernand Lepoko et Marie Essone ou encore des acteurs comme Serge Abessolo qui brille par ses collaborations et récompenses internationales.

Gageons qu’avec un budget de 2,4 milliards pour le compte de l’exercice 2022, Michel Menga M’Essone par l’entremise du ministère de la culture saura venir en aide aux acteurs de l’audiovisuel et de la cinématographie pour l’éclosion du 7ème art sur le territoire national mais encore hors des frontières gabonaises.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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