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Gabon: Madeleine Berre incapable de faire appliquer à Canalbox un arrêté

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Censé réglementer le secteur des télécommunications, l’arrêté n°000016/PM/MTE portant approbation des résultats des commissions paritaires des salaires de 2007 approuvant les grilles des salaires négociés est toujours ignoré par Canalbox. Une situation ubuesque qui traduit l’impuissance de Madeleine Berre à soumettre cet opérateur économique à son autorité ministérielle.

À l’heure où le gouvernement se positionne sur la voie de l’amélioration des conditions de travail afin de faire face à la hausse vertigineuse des prix de première nécessité, il est des entreprises qui rechignent à s’inscrire dans ce dynamisme. C’est le cas du fournisseur d’accès internet de Canalbox du très puissant Group Vivendi Africa Gabon (GVA-Ga) qui clochardiserait ses agents.

Sinon comment expliquer que ladite entreprise refuse catégoriquement à s’aligner à la norme du secteur des télécommunications régi par l’arrêté n° 000016/PM/MTE portant approbation des résultats des commissions paritaires des salaires de 2007 approuvant les grilles des salaires négociés en 2007 ? Et ce, au motif qu’il serait libellé « Libertis » devenu Moov Africa Gabon Telecom. Une fuite en avant odieuse car la portée de cet arrêté est opposable à tous les opérateurs.

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Ce n’est pas surprenant que Netis Gabon, par ailleurs prestataire de GVA, Airtel Gabon, Axione Gabon et Moov Africa Gabon Telecom appliquent cette grille salariale en fonction des catégories socioprofessionnelles. En l’occurrence agents d’exécution, agents de maîtrise et cadres qui ont vu leurs salaires majorés dans l’intervalle de 181 000 FCFA à 1 134 000 FCFA. Difficile dès lors de cerner la volonté de cet opérateur économique d’être absous. Sapristi !

Seulement, cette obligation qui lui est faite tend à devenir une option qu’elle ne semble pas être disposée à appliquer. Laissant ainsi des dizaines d’employés majoritairement de nationalité gabonaise payés en monnaie de singe. Pis, saisi par le Syndicat libre des travailleurs du Group Vivendi Africa Gabon (SYLTRA-GVA-GA) aux fins d’arbitrage, Madeleine Berre se terre depuis dans un profond mutisme. Démontrant les limites du gouvernement devant une filiale d’une multinationale qui foule aux pieds sa réglementation.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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4 commentaires

  1. Libertins a participé à cette négociation  » bateau » non pour le secteur des télécoms mais pour l’entreprise ainsi dénommé. Canalbox est tout a fait libre de refuser de s’assimiler à cette grille des salaires qui a un caractère de grille interne a une entreprise jadis présente sur une grande partie du territoire national.
    Par contre Canalbox associés à d’autres entreprises des télécoms peuvent avec les partenaires sociaux du secteur négocier une convention qui leur soit applicable pour atténuer un temps soit peu les revendications des partenaires sociaux lesquels gagneraient à s’organiser dans ce sens.
    Il n’y a donc aucune impuissance du ministre en charge de ces questions à obliger une entreprise d’entériner des négociations qui se sont tenues hors de son existence. Canalbox est libre de s’assimiler ou non à cette grille….
    Les partenaires sociaux peuvent dès à présent présenter un projet de convention ou d’accords collectifs et inviter l’arbitrage du ministère qui en faciliterait les échanges et pourquoi pas un accords.

  2. « Il n’y a donc aucune impuissance du ministre en charge de ces questions à obliger une entreprise d’entériner des négociations qui se sont tenues hors de son existence. »

    C’est justement cela l’impuissance. Les autorités publiques en charge de cette question auraient dû prévoir ce cas de figure, si tant est que les dispositions actuelles n’en soient pas capables.

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