Gabon : l’établissement de critères sociaux comme solution au coût exorbitant de la bourse étudiante ?
Lors de son allocution face à la diaspora gabonaise en France, le samedi 1er juin 2024, le Directeur général de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), le Pr. Ruphin Ndjambou a mis en lumière le coût exorbitant de la bourse étudiante, en particulier pour les étudiants inscrits à l’étranger. Dans l’intérêt d’optimiser ces dépenses publiques, l’Etat gagnerait à définir des critères sociaux qui seraient plus objectifs.
Le Directeur de l’ANBG a évoqué lors du séjour du président de la Transition en France les difficultés rencontrées par l’État gabonais pour maintenir le système actuel de bourses étudiantes, surtout pour ceux poursuivant leurs études à l’international majoritairement inscrits au privé (80%). Les frais élevés des universités étrangères, combinés aux coûts de la vie dans des pays comme la France, le Canada ou les États-Unis, pèsent lourdement sur le budget national. Une situation difficile pour les autorités de la Transition qui ont hérité du système Bongo-PDG, un pays malade financièrement. Face à ces défis, l’idée d’introduire des critères sociaux pour l’attribution des bourses pourrait être une solution viable.
Les critères sociaux pour une meilleure orientation des bourses
Actuellement, la bourse est accordée principalement sur la base des performances académiques et du type de formation envisagée par l’apprenant sans tenir pleinement compte des situations économiques des familles des étudiants. Ce qui fait bénéficier les familles aux hauts revenus de ce qui est censé constituer une aide.
En ciblant les étudiants les plus démunis, l’État pourrait garantir que les ressources financières soient utilisées là où elles sont le plus nécessaires. Une meilleure allocation des fonds pourrait réduire le fardeau financier global de l’État, permettant une gestion plus efficace des ressources. Maintenir des critères académiques tout en intégrant des critères sociaux pourrait motiver les étudiants à exceller tout en assurant un soutien aux plus défavorisés.
Malgré ses avantages, la réforme n’est pas sans défis. Les processus d’évaluation des critères sociaux pourraient être sujets à des abus ou des fraudes. De plus, la transition vers un nouveau système nécessiterait une période d’adaptation pour les étudiants et les administrateurs.