Gabon: les femmes professionnelles des médias à l’école du débat sur le développement
Dans le but de renforcer l’implication et l’expression des femmes professionnelles des médias, l’Unesco a organisé du lundi 15 au mardi 16 novembre 2021, un séminaire-atelier à l’intention des journalistes et communicatrices. Sous le thème Femmes et médias pour une meilleure expression, l’événement a notamment servi de cadre pour la formulation de recommandations pour l’amélioration de l’intégration des femmes dans les médias et leur implication dans les débats et la prise de décision.
Une trentaine de femmes journalistes, animatrices et bloggeuses, issues de différents organes de presse publics et privés, entre autres, ont pris part à ce séminaire-atelier qui s’est déroulé, pendant deux jours, dans un hôtel de la capitale. A l’initiative de l’Unesco et exécuté par la Commission nationale pour l’Unesco au Gabon, ce séminaire s’inscrit dans un processus de sensibilisation des professionnelles des médias, mais aussi de réduction des écarts existant entre les hommes et les femmes de la corporation.
Intervenant à l’ouverture des ateliers, le Pr. Anaclet Ndong Ngoua, maitre de recherche Cames, a fait remarquer que « ⅓ des journalistes au Gabon sont des femmes. 1 femme sur 10 occupe un poste de responsablité ». Or, l’Unesco estime que « les médias constituent de puissants moteurs de développement parce qu’ils sont des véhicules d’informations et du savoir ». Conformément à l’objectif de développement durable (ODD) 5 (parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles, l’Organe onusien pour l’éducation, la science, la culture et la communication (Unesco), veut donc renforcer la représentativité des femmes dans les médias, et leur implication dans la prise de parole. Une exigence pour que les femmes participent ainsi au développement du pays.
Se faisant, les participantes au séminaire-atelier ont entre autres, partagé leurs expériences dans la presse écrite et audiovisuelle. Elles ont par exemple relevé les difficultés qu’elles rencontrent chaque jour dans l’exercice de leur métier, dont des difficultés à traiter des sujets d’analyse politique, l’autocensure, entre autres . Enfin, avec le soutien des différents intervenants, d’éminents journalistes bien connus du paysage médiatique gabonais à l’instar de Sylvain Abessolo ou de Claudette Eworet, elles ont formulé des recommandations en vue de l’amélioration du positionnement des femmes dans les médias. Positionnement aussi bien en termes quantitatifs et qualitatifs.
Mireille Dirat, directrice générale adjointe de Gabon Télévision, a conseillé aux participantes de « se cultiver, d’exercer leur curiosité ». Même son de cloche pour Sylvain Abessolo, journaliste et ancien directeur général de Gabon Télévision qui a invité les femmes à « prendre le pouvoir et améliorer leurs compétences linguistiques ». Martial Idoundou, journaliste indépendant a préconisé « la création d’une convention collective pour la presse écrite ». Quant aux femmes de médias, elles ont évoqué la nécessité de multiplier des formations dans des domaines clés, « la création d’un Prix féminin du journalisme » pour susciter l’émulation au sein de la corporation, et surtout de rompre avec « la promotion des journalistes par affinité en privilégiant les compétences » .
Philippe Menene M’Eyi, secrétaire général adjoint pour la commission nationale de l’Unesco, représentant le secrétaire général empêché, a dans son discours de circonstance, tenu à saluer la qualité des échanges. Il reste convaincu que « les enseignements permettront à chacun de jouer sa partition pour une croissance inclusive, au service du développement économique et social du pays ».