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Gabon: les doutes de l’ADG d’Afrijet sur la redevance passager

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Déjà asphyxié par une pandémie qui a fortement dégradé son activité en 2020 avec un nombre de passagers en baisse de 62,3% à moins de 300 000 passagers, le secteur aérien devrait un peu plus accuser le coup dès cette année du fait de l’imposition de la redevance passager. Imposée par le gouvernement, cette nouvelle taxe devrait d’ailleurs « amplifier cette tendance baissière » observée ces derniers mois comme l’a souligné Marc Gaffajoli, administrateur directeur général d’Afrijet dans une interview accordée à nos confrères de L’Union

Pouvant représenter jusqu’à 10% du tarif global d’un billet d’avion, la « redevance passager » récemment imposée par le gouvernement aussi bien sur les vols nationaux que les vols internationaux, devrait affaiblir un peu plus une activité aérienne déjà fortement impactée par la pandémie de covid-19. C’est le constat fait par de nombreux opérateurs du secteur aérien dont Marc Gaffajoli, administrateur directeur général d’Afrijet, leader du secteur aérien national.

En effet, au détour d’une interview accordée à nos confrères de L’Union, le responsable de la compagnie aérienne s’est montré perplexe quant à la viabilité de cette taxe. Et pour cause, au-delà de la volonté des autorités de moderniser les infrastructures aéroportuaires avec notamment le financement de la seconde voie d’accès à la commune d’Akanda, c’est la question du « mécanisme de financement choisi » qui peut être posée comme l’a très justement souligné Marc Gaffajoli.

Il faut dire qu’avec des taxes allant de 65596 FCFA à 32798 FCFA que l’on soit en première classe ou en classe économique pour les vols internationaux d’une durée excédant 2 heures par exemple, cette nouvelle redevance devrait « naturellement augmenter les prix des billets ». Toute chose qui, dans un contexte où le coût complet d’un voyage aérien a fortement augmenté sous l’effet de mesures restrictives, devrait « amplifier la tendance d’affaissement du trafic passagers observée en 2020 ».

Par ailleurs, au-delà de l’aspect économique à court terme directement lié à cette surenchère du prix du billet, c’est la question de l’attractivité de la capitale gabonaise qui mérite d’être posée, étant entendu qu’avant l’opérationnalisation de cette nouvelle redevance, « Libreville avait un avantage compétitif certain sur les autres plateformes régionales ». Entre doutes et perspectives peu reluisantes pour le secteur aérien, le gouvernement devrait donc réexaminer la question.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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