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Gabon : les créances impayées dans le système financier global augmentent de 15%

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Le second trimestre 2024 a révélé une montée préoccupante des créances impayées dans le secteur financier gabonais, atteignant 15 milliards de FCFA, soit une hausse de +15 % par rapport au trimestre précédent. Cette tendance reflète une détérioration des capacités de remboursement des emprunteurs, affectés par un contexte économique encore fragile. Les secteurs les plus impactés incluent l’immobilier et le commerce, où la contraction des revenus a exacerbé les risques d’insolvabilité. C’est ce que nous révèle la note de conjoncture à fin juin 2024. 

Les institutions de microfinance (IMF) ont été particulièrement touchées, avec un taux de créances en souffrance atteignant 7,5%. Les micro-entrepreneurs, qui constituent une part importante des clients des IMF, peinent à honorer leurs engagements en raison de la baisse de leurs revenus. Ces difficultés mettent en lumière la vulnérabilité de ce segment face aux chocs économiques, malgré l’adoption de produits financiers flexibles par certaines IMF.

Dans les banques commerciales, les créances douteuses ont représenté environ 4% de l’encours total des crédits, soit un volume estimé à 78 milliards de FCFA. Ce chiffre met en évidence des lacunes dans l’évaluation préalable des risques, notamment pour les prêts accordés aux petites et moyennes entreprises. Les banques ont commencé à ajuster leurs stratégies en renforçant leurs analyses de solvabilité et en révisant leurs politiques de prêts.

Des mesures incitatives de l’Etat pour renforcer les mécanismes de gestion des risques

Face à cette situation, les autorités gabonaises ont réagi en prévoyant des mesures incitatives pour encourager les établissements financiers à renforcer leurs mécanismes de gestion des risques. Par ailleurs, la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a intensifié ses efforts de supervision pour garantir la stabilité du secteur financier. Des initiatives comme la mise en place de garanties publiques sur certains crédits pourraient également alléger les risques encourus par les institutions financières.

Bien que la montée des créances impayées constitue un défi de taille, le secteur financier gabonais dispose d’une capacité de résilience renforcée par une bonne capitalisation et des réformes en cours. Ces ajustements devraient permettre d’atténuer les impacts des créances douteuses, tout en assurant une croissance durable et équilibrée du secteur.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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