Gabon : les charges de personnels de l’État atteindront 825,3 milliards dès 2025, leur plus haut niveau de l’histoire !
Le conseil des ministres du jeudi 12 septembre 2024 a quelque peu permis d’ajuster le budget de l’Etat. Le projet de loi de finances rectificative adopté au terme du conseil fait ainsi état d’un budget équilibré en ressources et en charges à la somme de 4204,9 milliards de FCFA. C’est 200 milliards de FCFA de moins que le premier budget rectificatif annoncé le 31 août dernier. Cependant, on ne peut pas en dire autant des dépenses de personnels, qui elles, afficheront exceptionnellement 825,3 milliards de FCFA dès 2025. Leur plus haut niveau de toute l’histoire économique du pays.
Les dépenses du budget général sont réparties entre 32 missions de politiques publiques. Celles-ci comprennent entre autres les charges financières de la dette, qui se décomposent en intérêts sur la dette extérieure et intérieure et qui sont projetées à 349,4 milliards de FCFA dans la loi de finances rectificative contre un montant de 378,4 milliards FCFA inscrit dans la loi de finances initiale 2024, soit une baisse de 29 milliards FCFA. Mais elles sont surtout composées de dépenses de personnel. Véritable nœud gordien en matière de gestion des finances publiques en République gabonaise.
« Historiquement, l’emploi public a souvent été utilisé comme la variable d’ajustement du chômage au Gabon » disait Mays Mouissi il y a quelques années, il semblerait donc que ce soit encore le cas malgré les promesses de restauration. Composées de la solde permanente, des rémunérations des autres catégories de salariés, des vacations et des indemnités de sessions, ces dépenses de personnels de l’Etat franchissent un nouveau palier sous le CTRI. En atteignant 825,3 milliards de FCFA dans la LFR, contre 771,7 milliards de FCFA dans la loi de finances initiale 2024, soit une hausse de 53,6 milliards FCFA, elles crèvent plus que jamais le plafond.
Des dépenses de personnels de plus en plus élevées, l’administration de moins en moins efficace
Expliquée par la poursuite de la régularisation des situations administratives, les recrutements en cours et annoncés (45,5 milliards FCFA), les revalorisations des vacations du Ministère de l’Éducation nationale (2,5 milliards FCFA), les émoluments des parlementaires et des magistrats (3,6 milliards FCFA), ainsi que par les avancements en grade des agents de la Force de Défense et de Sécurité (2 milliards FCFA), cette nouvelle hausse de la masse salariale, la deuxième successive, s’inscrit dans la dynamique du régime déchu qui en avait fait son passe temps. Etonnant, quand on sait que les priorités sont ailleurs.
GMT TV