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Gabon : la masse salariale devrait finalement atteindre plus de 771 milliards en 2024

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C’est ce qui ressort du projet de loi de finance 2024 adopté par les deux chambres du parlement de transition en attente de promulgation. Établies en 2023 à un peu plus de 691 milliards de FCFA, les dépenses de personnels devraient en 2024, atteindre plus de 771,7 milliards de FCFA. Un montant en hausse de 12% en glissement annuel qui s’explique principalement par les 46,09 milliards dédiés aux recrutements en cours et annoncés de nouveaux agents.

Si les dépenses prévues au budget de l’Etat devraient connaître une hausse de 19,9% en 2024 pour atteindre 2 331,1 milliards de FCFA, c’est une fois encore en grande partie lié aux dépenses de personnels. Principal poste de sortie des finances publiques gabonaises avec près de 35% du montant total depuis une dizaine d’années, ces dépenses liées au solde permanent, à la rémunération des autres catégories de salariés mais également aux primes et indemnités, devraient ainsi atteindre la coquette somme de 777,7 milliards de FCFA.

En hausse de 12% en glissement annuel, ces dépenses liées au personnel qui s’établissaient à 691,1 milliards de FCFA en 2023, vont ainsi une nouvelle fois crever le plafond, alors qu’on aurait pu s’attendre à une optimisation suivant les recommandations des partenaires techniques et financiers. Intégrant les recrutements en cours et à venir des nouveaux agents pour plus de 46 milliards de FCFA, ces dépenses de personnels vont ainsi battre un nouveau record en matière de dépenses publiques au Gabon. 

La réduction de la masse salariale pas encore à l’ordre du jour

Quasiment équivalentes aux dépenses cumulées de biens et services (284 milliards de FCFA, en baisse de 4%) et d’investissements (497,8 milliards de FCFA, en hausse de 67%), ces dépenses de personnel sur lesquelles tablent le gouvernement bicéphal, s’inscrivent en faux d’une logique de réduction de la masse salariale. Toute chose qui interroge une fois de plus sur les ambitions réelles des nouvelles autorités, sachant que l’emploi public est au fil des ans devenu une variable d’ajustement sociopolitique et que les recrutements qui y ont été opéré n’ont pas respecté la norme en vigueur. 

De plus, dans un contexte où le pays a besoin d’investissements dans des projets structurants visant à doper sa croissance, booster l’ensemble de ses secteurs d’activités en vue de favoriser une plus grande inclusion financière, ces dépenses auraient pu être contenues. D’autant plus que l’emploi public n’offre que peu de retombées économiques en plus de favoriser implicitement une fuite de capitaux par la consommation.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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Un commentaire

  1. « En hausse de 12% en glissement annuel, ces dépenses liées au personnel qui s’établissaient à 691,1 milliards de FCFA en 2023, vont ainsi une nouvelle fois crever le plafond, alors qu’on aurait pu s’attendre à une optimisation suivant les recommandations des partenaires techniques et financiers. Intégrant les recrutements en cours et à venir des nouveaux agents pour plus de 46 milliards de FCFA, ces dépenses de personnels vont ainsi battre un nouveau record en matière de dépenses publiques au Gabon. »

    Il est normal de porter sa critique mais il serait encore mieux que cette dernière soit plausible. Durant plusieurs années, aucun diplômé gabonais n’avait été recruté si ce n’est par mécanismes illégaux. Pourtant, en ces temps, la masse salariale semblait déjà importante, mais qui étaient les bénéficiaires ? Aujourd’hui le CTRI dénonce davantage le traitement autrefois infligé aux diplômés gabonais car les diplômes constituaient un frein quant à l’essor de notre pays. C’est d’ailleurs pourquoi on constatait le recrutement massif des sans diplômes au sein de l’ancienne administration public, mais pour un rendement évolutivement médiocre !
    Aujourd’hui, place au mérite où c’est le cadre qui gère des agents de maitrise, plus le contraire où même un idiot cousin d’un roitelet, partageait les même pouvoir d’influence au sein de cette médiocratie !

    Que la médiocrité ne suscite alors pas l’effet domino au risque de « battre un nouveau record » !

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