Gabon : le SNEC dénonce une cotutelle « toxique » à la tête de l’ENS
C’est à la faveur d’une déclaration de presse faite le samedi 2 novembre 2024 que le Syndicat national des enseignants chercheurs, section École normale supérieure ( SNEC-ENS) a fait la lumière sur les obstacles au bon fonctionnement de leur établissement. Pour président du bureau dudit syndicat, le Pr. Janvier Hilaire Nyangone, la double tutelle Education nationale et enseignement supérieur est de nature à créer la confusion sur la la situation administrative et l’ensemble des maux qui minent ladite administration.
Sous double tutelle depuis belle lurette, l’Ecole normale supérieure semble ne plus vivre que des heures sombres. Malgré l’engagement des personnels, l’établissement fait face à des dysfonctionnements criards exacerbés par une cotutelle qui ne fait désormais l’unanimité que chez ceux qui se plaisent à le voir piétiner. C’est en somme, le postulat du Syndicat national des enseignants chercheurs, section École normale supérieure, qui a tiré la sonnette d’alarme.
À bas la cotutelle infructueuse à l’ENS
Devant un parterre de journalistes, le Pr. Janvier Hilaire Nyangone a relevé que malgré les dispositions de l’article 6 qui indique que la présidence du conseil d’administration échoit au ministère de l’Education nationale et la vice présidence au ministère de l’Enseignement supérieur « à l’épreuve des faits et depuis de nombreuses années les parties ne s’impliquent pas à part égale ». Selon le président du bureau du Snec-ENS, l’Éducation nationale « ne participe financièrement et administrativement à rien à l’ENS.
Ce serait donc l’enseignement supérieur qui supporterait cette charge. « La vice-présidence du C.A porte l’ENS en tout et pour tout ». Au nombre des griefs on peut citer entre autres « les vacations des inspecteurs et autres conseillers pédagogiques provenant de l’Education nationale intervenant à l’ENS qui sont financées par l’Enseignement supérieur. L’éclatement à l’infini des cycles de formation de ses personnels (…) le gouffre financier généré par cet éclatement n’est supporté que par l’Enseignement supérieur ».
L’ENS à contresens de la restauration !
À ces griefs s’ajoutent également la rafistolage administratif qui ne cesse de faire des victimes dans ce capharnaüm entretenu. « Pendant que les directoirs sont complétés partout ailleurs à l’ENS c’est pire l’établissement fonctionne depuis lors sans secrétaire général. Obligeant le Directeur général à faire à son corps défendant dans un rafistolage administratif en cumulant sa fonction et celle de SG » a déclaré le président du SNEC-ENS.
Par ailleurs, le Janvier Hilaire Nyangone a d’ores et déjà indiqué que « nous jugeons cette cotutelle toxique et irresponsable et demandons à ce qu’elle soit revisitée sinon simplement suspendue. Si l’Éducation nationale ne prend pas pleinement ses responsabilités en participant activement et financièrement au fonctionnement de l’ENS, mieux mettre fin à cette cotutelle toxique ». Le ton est donné, le ministre Camélia Ntoutoume-Leclerq est donc invité à rectifier le tir au plus tôt afin d’éviter l’embrasement qui serait préjudiciable à tout le pays.