Gabon : Le PNDT à son tour confronté à des problèmes de gouvernance ?
Le Plan National de Développement pour la Transition (PNDT) est un projet ambitieux qui pourrait jouer un rôle clé dans la transformation économique du Gabon. Cependant, l’un des principaux défis auxquels il est confronté réside dans la gestion de la dette publique et la capacité à mettre en œuvre une véritable politique de désendettement. Bien que le pays ait engagé des discussions avec des créanciers internationaux pour alléger son fardeau, la gestion actuelle des finances publiques laisse entrevoir des difficultés majeures. En effet, les dépenses publiques ont continué d’augmenter, notamment à travers des dépenses ostentatoires liées à des projets souvent mal ciblés et mal planifiés.
Le gouvernement gabonais, malgré son engagement à réduire la dette, n’a pas encore lancé les réformes économiques structurelles nécessaires pour garantir un désendettement à long terme. Le secteur public continue d’être inefficace, avec une forte dépendance aux recettes pétrolières, qui restent fluctuantes. Par ailleurs, la politique de dépenses publiques élevées, notamment dans les secteurs non productifs, n’a pas permis d’assurer la durabilité économique du pays. Si le Gabon ne parvient pas à diversifier ses sources de revenus et à améliorer l’efficacité de l’administration publique, les perspectives de désendettement s’éloigneront, rendant la mise en œuvre du PNDT encore plus incertaine.
Le manque de réformes fiscales et la persistance d’un système de collecte des impôts inefficace compliquent également la situation. Alors que le Gabon cherche à réduire sa dépendance au pétrole, les investissements dans des secteurs non pétroliers peinent à se concrétiser à grande échelle. La lente adoption des réformes économiques nécessaires pour transformer le secteur industriel et agricole, couplée à une gestion peu rigoureuse des finances publiques, crée un environnement économique incertain, freinant ainsi la mise en œuvre effective des projets prévus dans le PNDT.
Le pays est confronté à un environnement économique mondial instable. La récente décision de Comilog de suspendre partiellement ses activités le confirme d’ailleurs. La baisse des prix des matières premières et les effets du changement climatique sur la production agricole augmentent la vulnérabilité du Gabon aux chocs externes. La stratégie économique actuelle, marquée par une forte concentration de la richesse dans quelques secteurs et une absence d’impulsion vers une économie diversifiée, risque de compromettre la capacité du gouvernement à financer ses projets sans recourir encore à des emprunts extérieurs, ce qui exacerbe la situation de la dette.
Le PNDT du Gabon pourrait échouer à atteindre ses objectifs de développement durable s’il n’y a pas une révision immédiate et substantielle des politiques économiques. Il ne lui reste que deux ans pour atteindre ses objectifs les plus pertinents. Il est donc impératif que le pays commence par des réformes profondes dans les secteurs fiscaux et structurels, avec un focus sur la réduction des dépenses non productives, pour poser les bases d’une économie stable et durable capable de financer ses projets sans accroître sa dette.
