Gabon : le déficit en logements décents évalué à 300 000
Les acteurs du secteur de l’Habitat étaient réunis les 15 et 16 mai dernier à Libreville dans le cadre des Etats généraux de l’Habitat qui visaient à réaliser un diagnostic exhaustif des maux qui minent le secteur du foncier au Gabon et proposer des solutions concrètes en vue d’améliorer la situation. Au terme de leurs travaux, les 400 participants ont relevé un déficit en logements décents de l’ordre de 300 milles. Un chiffre qui à lui seul traduit l’ampleur du défis à relever par les autorités.
Au fil des années, le mal-logement s’est imposé aux yeux des autorités comme un enjeu de politique publique. Si dans son Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), Ali Bongo Ondimba avait dressé un diagnostic précis des besoins et s’était engagé à progressivement combler le déficit en mettant sur le marché près de 5 000 logements par an, cette politique s’est traduite par un échec cuisant puisque plusieurs années après, les besoins des gabonais se sont accrus et l’insécurité foncière n’a jamais été aussi prégnante.
De la nécessité de réformer profondément l’accès à la propriété
L’échec de la politique du logement social d’Ali Bongo a eu pour conséquence de plonger davantage les gabonais dans une situation d’insécurité. En effet, si les participants aux Etats généraux de l’Habitat n’ont pas identifié les besoins spécifiques pour chaque province, les drames documentés à chaque saison de pluies donnent une idée de l’ampleur du désastre auquel est confrontée la population gabonaise. Une situation que les panélistes attribuent globalement à une absence de stratégie globale dans la politique du logement.
Fort de ce constat, une série de recommandations ont été formulées afin de favoriser une politique incitative pour les promoteurs immobiliers et un engagement plus accru de l’Etat dans la politique du logement. Ainsi, de l’adaptation des textes législatifs et réglementaires en matière de foncier, à l’implication des partenaires au développement dans la politique du logement, en passant par une incitation à l’accès à la propriété par des crédits à taux zéro, ou encore la simplification des démarches pour les promoteurs immobiliers et le renforcement des capacités matérielles du ministère de l’Habitat afin de mener une politique massive de viabilisation des parcelles, bref. Ce sont au total près de 56 recommandations qui ont été formulées afin de combler le déficit évalué à 300 milles logements.