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Gabon : le CTRI veut démanteler les « cartels » Delta Synergie, Arise, Casino, OLAM

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Delta Synergie, Arise, Casino, Olam. Souvent considérées comme piliers du régime Ali Bongo Ondimba, ces sociétés devraient faire l’objet d’une reprise imminente de la part de l’État gabonais. Nébuleuses intouchables pour certaines, ces sociétés qui disposaient jusque-là d’une assurance tous risques de la part de l’État gabonais sous le régime déchu, devraient être « démantelées » comme inscrit dans le rapport final du Dialogue national inclusif. Une recommandation forte des commissaires, qui appelle les autorités de la transition de poursuivre la nationalisation de notre économie en reprenant la main sur ces secteurs clés. 

« Démanteler les cartels (Delta Synergie, Arise, Casino, OLAM…) ». Les mots sont tout aussi forts que les maux créés par ces structures dont certaines ont largement spolié l’économie de ses richesses. Après la très secrète Delta Synergie, véritable outil d’appauvrissement du peuple gabonais avec ses 53 bénéficiaires et 14 sociétés dans le viseur du ​​Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) depuis plusieurs semaines, d’autres sociétés devraient voir le couperet tomber dans les prochaines semaines. Parmi elles, le groupe français Casino, mais aussi et surtout Olam, spécialiste de la production d’huile de palme et d’huile raffinée et Arise, acteur majeur du développement industriel sous Ali Bongo, mais à l’écart des projets du CTRI.

Prenons le cas d’Arise et Olam, deux entités gérées d’une main de fer dans un gant de velours par le baron Gagan Gupta. Fortement critiquées pour l’étroitesse de leurs relations avec Ali Bongo Ondimba, les deux groupes agro-industriels sont aujourd’hui dans le viseur des autorités de la transition. Il faut dire que leurs activités suscitent la controverse. « Ce sont des sociétés écrans appartenant toutes à Bongo et leurs associés » comme l’indiquait d’ailleurs Jeune Afrique citant une source proche du dossier dans un article paru en octobre dernier.

Olam et Arise désormais dans le collimateur ?

Mais qu’en est-il vraiment ? Très active et influente dans le très juteux secteur de l’huile de palme au point d’être en quelques années devenu un acteur incontournable de la sous-région où il exporte au Cameroun voisin, non sans diverses polémiques liées à une surexploitation des forêts et des hommes, Olam, installé au Gabon depuis 1999, s’est taillé la part du lion dans l’agriculture de rente. Au fil des ans, cette entreprise est devenue incontournable dans le paysage et bénéficie de divers avantages fiscaux décriés par les partenaires techniques et financiers dont le Fonds monétaire international (FMI), premier créancier du pays qui a longtemps plaidé pour la suppression de ces exonérations.

Concernant Arise Integrated‌ ‌Industrial‌ ‌Platforms‌ ‌(ARISE IIP)‌, le constat est le même. Présentée comme une entreprise qui conçoit,‌ ‌finance,‌ ‌développe‌ ‌et‌ ‌exploite‌ ‌des‌ ‌écosystèmes‌ industriels‌ ‌sur‌ ‌le‌ ‌continent‌ ‌africain, cette entité présente au Gabon à travers la Zone économique spéciale du Gabon (GSEZ) a bénéficié des largesses des autorités pour un retour difficile à quantifier. Elle a certes permis la construction du New Owendo International Port (NOIP), repris en main l’Aéroport de Libreville (ADL) et été au cœur de la Transgabonaise mais à quel prix ? Puisque sous son impulsion, l’inflation s’est faite galopante, entretenant la baisse du pouvoir d’achat des ménages et la paupérisation des populations.

Gagan Gupta, le grand argentier du régime Ali Bongo Ondimba ? 

Ayant cerné ce très lucratif filon, Gagan Gupta, entrepreneur indien, selon Jeune Afrique et dénominateur commun de cette opaque galaxie qui s’est targuée il y a quelques mois d’avoir investi pas moins de 1 000 milliards de FCFA dans le pays, est aujourd’hui et plus que jamais pointé du doigt, les employés de son groupe n’ayant pas hésité juste après le « coup de libération », à monter au créneau pour l’accuser de « maltraiter les salariés et d’avoir bénéficié d’une série d’avantages sous l’ancien régime ». Autant d’accusations et de faits qui ont conduit certains commissaires du dialogue national à prioriser le démantèlement de ces « cartels », dans un contexte de reprise en main de notre économie. 

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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2 commentaires

  1. Bonjour à Vous
    Je demande avec energie que ces nebuleuses que sont Delta Synergie, Arise, Casino et OLAM pilleuses du Gabon DEPUIS DES DECENIES soient anéantis et qu’une nouvelle ere voit afin le jour.
    Nous ne pouvons pas indéfiniment continuer à nourrir ces quelques gabonais qui se croient au dessus des autres.
    Les ressources du Gabon appartiennent à tous les gabonais.
    Les forces du mal ne doivent pas prosperer dans un Gabon ou 85% du peuple sont des bonnes personnes.

  2. Ok. On ferme toutes ces société après on fait une grande fête pour célébrer la mise au chômage de nos pauvres et Innocents gabonais dont le seul crime est d’y travailler.
    Et c’est ça que vous appelez l’essor vers la félicité…

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