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Gabon : le CTRI en flagrant délit de violation de l’article 11 de la Charte de la Transition

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S’il s’était positionné en rebatisseur de la dignité due aux Gabonais longtemps bafouée sous Ali Bongo Ondimba, le CTRI est peu à peu tombé dans la contradiction. Le traitement inhumain, à bien des égards, infligé à des syndicalistes de la SEEG a mis à nu l’atteinte flagrante à un droit inaliénable. Celui inhérent à l’intégrité et à l’absence de torture réaffirmée par l’article 11 de la Charte de la Transition signée du Général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Où va la transition ? Jusqu’où iront les atteintes aux droits fondamentaux reconnus à la condition humaine ? Deux questions contenues dans le chapelet de questions qui trottent dans l’esprit du Gabonais lambda qui déchante à seulement 4 mois du départ du régime PDG Bongo dont la régente s’était positionnée en maîtresse. Et pour cause, plusieurs atteintes semblent se perpétuer au nez et la barbe du Chef de l’État le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, qui d’ailleurs ne bronche pas. L’épisode de la SEEG en fait foi.

Attention à la dérive autoritaire !

S’il n’est pas judicieux de brandir la menace de coupure d’électricité pour se faire entendre par la tutelle, il reste que cette méthode est bien connue et pratiquée par les syndicalistes dans la quête d’une issue. Aussi, la réponse à une menace ne saurait en être une autre. Pourtant, c’est le schéma peu élégant auquel le pays a assisté ces derniers jours. Toute chose qui a envenimé les choses et accouché d’une mesure illégale qui découle plus d’un abus d’autorité qu’autre chose. Il s’agit de la garde à vue de 7 agents syndiqués.

Pis, après un tollé sur la toile et dans la presse, ces 7 pères et mères de famille ont été remis en liberté. Sauf que, « leurs cheveux ont été rasés ». Sapristi ! Au nom de quelles prérogatives peut-on infliger cette sanction à des personnes responsables qui n’ont fait que mettre en branle un droit qui leur est reconnu : le droit de grève ? C’est la question que la praticien du droit positif et les défenseurs des droits de l’homme se posent avec acuité. Au final, la réponse coule de source. Aucune base légale.

À quoi sert la Charte ?

C’est la question qu’on est en droit de se poser au regard de l’atteinte flagrante à son article 11. Laquelle disposition stipule clairement que « nul ne peut faire l’objet de torture, de peines ou de traitements cruels, dégradants ou inhumains ». Une réécriture assumée de l’article 5 de la déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) de 1948. Lequel document concourt au même titre que la Charte à servir de feuille de route. À laquelle les parties doivent se tenir pour aboutir à l’État de droit. D’ailleurs le classement peu élogieux de notre pays aurait dû interpeller.


Si l’émotion peut, des fois, guider les actions même des plus aguerris, il est judicieux de faire un pas en arrière pour faire son mea culpa. Un exercice auquel le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) gagnerait à se donner pour éviter de faire croître la gangrène. Il serait donc de bon aloi de convenir d’une rencontre solennelle avec les partenaires sociaux de la Direction générale de la SEEG pour apaiser les tensions et trouver un compromis. Et ce, afin que notre pays aille vers la félicité harmonieusement.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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