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Gabon: valorisé à l’extérieur, le 7ème art négligé par les autorités locales

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Nul besoin de consulter des statistiques pour constater que le cinéma gabonais n’a toujours pas l’attention qu’il mérite. Pourtant, on ne peut pas dire que l’absence de talents ou la qualité des œuvres fassent défaut. Au contraire, le Gabon brille par l’absence de manifestations ou festivals permettant de récompenser des maestros du cinéma et de révéler les nouveaux talents. 

L’histoire du cinéma gabonais commence au début des années soixante avec La cage, une coproduction franco-gabonaise qui met en scène des grands noms du cinéma local à l’instar de Philippe Mory. Entre 1969 et 1978, le cinéma gabonais connaît une ascension fulgurante. Entre longs  et courts métrages, la création devient florissante avec des productions telles que Les tam-tams se sont tus de Philippe Mory ou, Où vas-tu Koumba d’Alain Ferrari et Simon Augé. 

Dans un billet intitulé rétrospective du cinéma gabonais, le réalisateur gabonais Imunga Ivanga, encore appelé le conteur du 7ème art, faisait remarquer que « le Gabon à ce moment-là est, avec le Sénégal, le Niger, la Côte d’Ivoire, l’un des rares pays francophones africains à prendre un départ cinématographique foudroyant ». Seulement, plusieurs années plus tard, cette popularité a considérablement régressé malgré  la démocratisation du 7ème art et l’arrivée de jeunes talents à l’instar de Samantha Biffot, Fernand Lepoko ou même de Melchy Obiang. 

Si le renouveau du cinéma gabonais doit une fière chandelle à ses acteurs et professionnels, il faut dire que le secteur fait face à une crise à la fois conjoncturelle et structurelle. « Les moyens qui étaient injectés avant à l’IGIS ( l’Institut gabonais du son et l’image) sont aujourd’hui divisés par 3. Ce qui peut freiner les élans des professionnels du secteur », a expliqué le réalisateur Fernand Lepoko. Ce dernier a également souligné le manque de producteurs comme défi majeur du cinéma gabonais. 

Produire des films au Gabon n’est certainement pas une sinécure. « Dans d’autres pays, il y a des fonds qui encouragent la production cinématographique, à l’exemple du Sénégal, de la Côte d’ivoire ou du Burkina Faso. Chez nous il n’y en a pas. À la base, il faut des hommes qui soient proactifs et qui ont la volonté d’aller de l’avant. Il y a une volonté des professionnels, avec très peu d’accompagnement », a dit Fernand Lepoko. Le cinéma est une retranscription de la vie, de la culture, du quotidien d’un peuple. Contribuer au développement du 7ème art gabonais devient un impératif pour les autorités. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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