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Gabon: l’association des usagers des banques alerte le gouvernement sur le « fléau des prêts à l’usure »

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La problématique des prêts à l’usure, grossièrement appelés « prêts avec intérêts » est une gangrène qui sévit dans le silence, mais qui pourtant plonge des milliers de familles dans la précarité. C’est pour s’élever contre cette pratique peu réprimée par les pouvoirs publics que l’Association gabonaise des usagers des banques (AGUB) a décidé de monter au créneau en déposant une requête auprès du ministre de la Fonction publique, les fonctionnaires étant les principales victimes. 

C’est par la plume de son président, Gildas Ndzengue Mbomba, que l’Association gabonaise des usagers des banques (AGUB), qui accompagne les victimes des usuriers et principalement les fonctionnaires, a décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière au regard de l’ampleur du désastre, face à cette pratique illégale. En effet, dans un courrier adressé au ministre de la Fonction publique, Louise Boukandou Moussavou en date du 16 mai 2024, l’AGUB appelle à des mesures fortes afin de préserver le tissu social des familles gabonaises.

Des cartes bancaires de fonctionnaires prises en otage par les usuriers 

C’est un constat accablant que le responsable associatif dresse dans cette correspondance. En effet, selon Gildas Ndzengue Mbomba, cette pratique qui consiste pour une personne physique à mettre à disposition d’un demandeur du Cash contre un remboursement à un taux minimum de 30% sur une période relativement courte, atteint parfois des seuils vertigineux, avec des conséquences dramatiques pour les agents de la fonction publique. 

« Pour un prêt de 300 000 Fcfa, certains doivent rembourser jusqu’à 5 000 000 Fcfa sur plusieurs années », dénonce l’Association. Allant plus loins, le président de l’AGUB indique qu’en termes de garantie, les usuriers en viennent à déposséder les victimes de leur carte bancaire « nombreux ont remis aux usuriers leur carte bancaire en gage, y compris le code confidentiel et ont signé une reconnaissance de dette pour avoir accès au crédit sur le champ (…) pour d’autres, des prélèvements sont effectués directement chaque mois sur leur compte bancaire durant plusieurs années », poursuit-t-il. 

De la nécessité de sévir 

Devant un tel désastre, l’acteur associatif appelle le ministre de la Fonction publique à diligenter une enquête, afin de « mettre en lumière les principales causes, les manifestations et conséquences de cette forme de précarité », non sans proposer au membre du gouvernement des pistes de solution afin de court-circuiter cette pratique. « Aussi ne serait-il envisageable de ramener le système d’avance sur solde afin de faciliter aux agents publics l’accès au financement en cas d’urgence de besoin d’argent, d’élaborer un programme national d’éducation financière », a-t-il conclu. 

Rappelons que le prêt d’argent entre particuliers est puni de 5 ans d’emprisonnement et 10 millions de Fcfa d’amende. Gageons que Louise Boukandou Moussavou saura prendre des mesures adéquates afin de protéger les agents de l’Etat contre cette forme de précarité.   

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