Gabon : la suspension du PDG guidée par l’émotion selon Paul Biyoghe Mba
La recommandation portant sur la suspension du Parti démocratique gabonais (PDG) adopté à l’issue du Dialogue national inclusif (DNI) n’a pas manqué de susciter des réactions des principaux dirigeants de cette formation politique. Dans une interview accordée au site Gabonactu ce vendredi 03 mai 2024, le vice-président du parti de masse Paul Biyoghe Mba a regretté que cette recommandation ait été dictée par les émotions.
Très souvent accusé de tous les péchés d’Israël, les nouveaux responsables du parti créé par Omar Bongo Ondimba en 1968 au bord de la Bouenguidi semblent décider à ne plus se laisser faire. Promis à une mort clinique au lendemain du coup d’État du 30 aout 2023 et à l’issue du Dialogue national inclusif avec une proposition sur sa suspension et l’inéligibilité de ses hauts cadres, cette mesure passe mal.
Paul Biyoghe Mba boude la résolution sur la suspension du PDG
S’il s’est dit satisfait par la tenue du Dialogue national qui aura permis à l’ensemble des gabonais de se parler, Paul Biyoghe Mba s’est dit quelque peu indigné de certaines recommandations issues de ces assises notamment la suggestion de suspension des partis politiques et plus particulièrement du Parti démocratique gabonais. « Je trouve qu’on n’a pas pris le temps de bien réfléchir. Il ne faut pas raisonner émotionnellement dans les choses aussi importantes. Il y a eu beaucoup d’émotion et je dirai que c’est le talon d’Achille de ce rapport », a relevé le vice-président du PDG à nos confrères de Gabonactu.
En effet, pour l’ancien premier ministre, les partis politiques sont régis par des lois et que, s’il y a effectivement une pléthore de ces organisations, la suspension n’était pas nécessaire et qu’il fallait simplement durcir les conditions d’exercice. Concernant la demande d’inéligibilité des cadres du parti de masse, Paul Biyoghe Mba s’est interrogé sur le choix de la période choisie pour infliger cette mesure qui ne touchera que les hauts cadres à partir de 2016. « Est-ce que le mal, c’est seulement à parti de 2016 ? Il n’y a pas eu, avant 2016, des comportements déviants, des comportements regrettables ? Le Gabon n’est pas né en 2016. », a-t-il martelé.
Des questionnements pour le moins légitime surtout que jusqu’à présent les contours entourant la mise en œuvre de cette recommandation n’est pas connu sauf à croire que la tenue de la constituante sera également l’occasion d’aborder cette question.