Gabon : La question de la revalorisation du SMIG plus que jamais d’actualité

La question de la revalorisation du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) au Gabon est plus que jamais d’actualité, surtout dans un contexte de hausse du coût de la vie et de pression inflationniste sur les ménages. Malgré les défis économiques auxquels le pays fait face, le salaire minimum n’a pas évolué au rythme de l’inflation, et de nombreux Gabonais se retrouvent dans une situation de précarité malgré un emploi formel. Cette situation crée une véritable fracture sociale et alimente les revendications sociales pour une révision du salaire minimum.

La volonté politique de revaloriser le SMIG semble manquer, bien que ce sujet soit souvent abordé dans le discours officiel. Le gouvernement semble privilégier d’autres dépenses moins ciblées, comme des subventions aux produits de consommation et à certains secteurs économiques, qui, dans bien des cas, ne bénéficient qu’aux plus nantis. Ces subventions sont loin d’être une réponse efficace aux véritables besoins des populations les plus vulnérables. Elles ne font que prolonger un système de redistribution inefficace, où les plus privilégiés profitent des aides tout en laissant une grande partie de la population dans l’indigence.

Alors que le chômage des jeunes est criard, le manque de courage politique pour augmenter le SMIG se renforce. Il est également lié à la crainte que cela entraîne des coûts supplémentaires pour les entreprises, en particulier les PME qui représentent une part importante du tissu économique. Cependant, sans une revalorisation significative du SMIG, le Gabon court le risque d’accroître ses inégalités sociales, car la grande majorité de la population ne voit pas les bénéfices d’une croissance économique qui ne se traduit pas par une amélioration du pouvoir d’achat.

La revalorisation du SMIG, une nécessité

La revalorisation du SMIG devrait être envisagée dans un cadre plus large de réformes sociales et économiques, visant à améliorer l’environnement des entreprises tout en garantissant que les travailleurs reçoivent un salaire qui reflète réellement leur contribution à l’économie. Pour que cette revalorisation ait un impact positif sur l’économie gabonaise, il est nécessaire que le gouvernement adopte une approche plus structurée et cohérente, en priorisant les investissements dans les secteurs productifs et en créant des emplois durables plutôt que de dépendre uniquement des subventions non ciblées. Injecté une centaine de milliards de FCFA dans des subventions ne suffit plus.

Bien que la revalorisation du SMIG soit un levier essentiel pour améliorer le pouvoir d’achat des Gabonais, elle est clairement freinée par un manque de volonté politique et par une gestion inefficace des ressources publiques. Si le gouvernement souhaite réellement améliorer le bien-être des Gabonais, il devra opérer un changement dans ses priorités économiques et sociales, en mettant l’accent sur une politique salariale plus équitable, mais aussi sur des réformes structurelles qui permettent une croissance inclusive et durable. Ce qui est une réelle nécessité.