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Gabon : la croissance des institutions de microfinance établie à 6,5% au deuxième trimestre 2024

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Au second trimestre 2024, les institutions de microfinance (IMF) au Gabon ont affiché une dynamique de croissance significative, illustrée par une hausse des dépôts collectés, qui ont atteint 191 milliards de FCFA, marquant une progression de +6,5 % par rapport au trimestre précédent. Cette augmentation reflète une confiance accrue des épargnants dans les IMF, particulièrement dans les zones où les services bancaires traditionnels demeurent limités, notamment l’hinterland. 

La diversification des produits financiers offerts, notamment des comptes d’épargne adaptés aux populations à faibles revenus, a été un levier clé pour attirer davantage de clients. En parallèle, l’encours des crédits octroyés par ces institutions a progressé de +5,1 %, atteignant 121 milliards de FCFA. Cette hausse traduit un engagement croissant des IMF à répondre aux besoins des micro-entrepreneurs, des petites entreprises et des agriculteurs. Les crédits destinés aux activités génératrices de revenus, notamment dans les secteurs de l’agriculture et du commerce, représentent une part importante de cette croissance. 

Néanmoins, l’accès au crédit reste limité pour certaines populations en raison de critères d’éligibilité parfois stricts. Si la clientèle totale des IMF a augmenté de +4,3 %, pour atteindre 785 000 clients, c’est particulièrement lié à des campagnes intensives de sensibilisation, associées à une présence accrue dans les zones rurales. Les IMF misent également de plus en plus sur la digitalisation pour toucher une clientèle élargie, notamment à travers l’intégration des services de mobile money, qui simplifient les transactions et renforcent la proximité avec les clients.

Des défis liés aux créances en souffrance

Cependant, cette expansion s’accompagne de défis. Les créances en souffrance ont bondi de +12 %, atteignant un taux de 7,5 %. Cette situation résulte principalement des difficultés rencontrées par certains emprunteurs dans le remboursement de leurs dettes, en raison d’un contexte économique encore incertain. Si les IMF poursuivent leur croissance, elles doivent impérativement renforcer leurs mécanismes de gestion des risques pour limiter l’impact des créances douteuses sur leur rentabilité.

En dépit de ces défis, les IMF continuent de jouer un rôle stratégique dans l’inclusion financière dans le pays. En soutenant les segments vulnérables et en diversifiant leurs offres, elles participent activement au développement socio-économique du pays. Le renforcement des collaborations avec des partenaires institutionnels et internationaux pourrait également leur permettre de mieux répondre aux besoins croissants des populations non bancarisées.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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