Gabon : Hervé Patrick Opiangah ciblé par un complot d’État ?
Un complot serait-il orchestré pour réduire au silence Hervé Patrick Opiangah (HPO), président de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) ? Cette hypothèse, aussi alarmante que plausible selon certaines sources proches du pouvoir, repose sur des révélations troublantes évoquant une manœuvre visant à l’accuser d’infractions graves contre la sûreté de l’État. Si cette affaire est avérée, elle soulève des interrogations majeures sur l’état des libertés fondamentales et des promesses de transition démocratique au Gabon.
Hervé Patrick Opiangah a récemment déposé une plainte avec constitution de partie civile au parquet de la République, révélant des informations qui lui auraient été transmises par un agent de la Garde Républicaine. Selon ce dernier, une réunion secrète aurait été tenue par des dignitaires et hautes personnalités de la République pour « monter divers stratagèmes » dans le but de l’accuser « d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation. Ces accusations incluraient des crimes ou délits contre la sûreté intérieure ou extérieure de l’État ».
Face à la gravité de ces accusations, l’ancien député de Mounana, dans le Haut-Ogooué a décidé de porter plainte contre l’agent à l’origine des révélations afin de déterminer la véracité des faits et de lever tout doute sur ces accusations qui lui valent une convocation auprès des services de la Direction des affaires criminelles des Force de police nationale (FPN). Hervé Patrick Opiangah semble déterminé à faire toute la lumière sur cette affaire, qui pourrait soit révéler un véritable complot, soit disqualifier ces allégations mensongères.
Une vendetta politique en préparation ?
Pourquoi Hervé Patrick Opiangah serait-il une cible ? Son récent positionnement en faveur du « NON » lors du référendum constitutionnel du samedi 16 novembre dernier pourrait être perçu comme une prise de position politique dérangeante. De plus, sa plainte pour haute trahison dans l’affaire Webcor ITP aurait également contribué à irriter certains cercles proches du pouvoir. Ce prétendu complot pourrait donc s’inscrire dans une tentative de lui faire payer ses choix politiques et son indépendance d’esprit.
Ces manœuvres, si elles s’avèrent, remettent en cause les engagements du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) dans la Charte de la Transition en son article 8, notamment la garanti aux citoyens de l’exercice de leurs libertés et droits fondamentaux dans les conditions et les formes prévues par la loi ainsi que celui de respecter les opinions divergentes et de garantir un environnement démocratique apaisé.
Une menace pour les libertés fondamentales ?
HPO se présente comme un citoyen qui agit dans le cadre de ses droits constitutionnels. Sa plainte contre l’affaire Webcor ITP s’appuie sur l’article 27 de la Constitution, qui oblige chaque citoyen à défendre la patrie et les biens publics. Son choix de voter « NON » lors du référendum repose sur l’article 13, garantissant les libertés de conscience et d’opinion.
Cependant, la prétendue interdiction de quitter le territoire qui lui aurait été imposée sans explications officielles soulève des questions inquiétantes sur la restriction des libertés fondamentales, pourtant garanties par la Constitution de 1991 et réaffirmées par la Charte de la transition. Cette mesure exceptionnelle, si elle est avérée, interpelle sur les dérives potentielles des nouvelles autorités de la Transition, qui avaient pourtant promis de rompre avec les pratiques autoritaristes du régime précédent. En effet, une telle décision, prise sans justification claire ni procédure transparente, remet en cause le respect des droits fondamentaux, notamment la liberté de circulation inscrite dans les principes républicains.
Une transition en contradiction avec ses promesses ?
Cette affaire, qui pourrait révéler un autoritarisme latent, va à l’encontre des promesses de la transition de mettre fin aux dérives du régime déchu. Si les accusations portées contre Hervé Patrick Opiangah sont confirmées, cela montrerait une continuité des pratiques oppressives du passé, où les voix dissidentes étaient muselées, les auteurs interdits de sortie du territoire, s’ils étaient fonctionnaires, ils se voyaient couper leurs salaires ou démi de leurs fonctions.
En attendant que la justice se prononce, cette situation met en lumière les tensions politiques croissantes au sein du Gabon et interroge sur la capacité des nouvelles autorités à instaurer un véritable État de droit. Une réponse claire et impartiale à cette affaire sera cruciale pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions de la transition.