Gabon : en cas d’empêchement temporaire, le Vice-président de la République assure l’intérim
Vraisemblablement le flou artistique ayant entouré la gestion du pays lors de l’accident vasculaire cérébral de l’ancien président Ali Bongo Ondimba aura permis de tirer les leçons de ce type de situation. La preuve, le projet de Constitution divulgué par le gouvernement le lundi 21 octobre 2024 apporte une précision claire sur la personnalité qui devra assurer provisoirement la gestion du pays en cas d’empêchement temporaire du président de la République.
Ne pas reproduire les erreurs du passé. C’est sans aucun doute le leitmotiv qui a conduit l’ensemble des acteurs ayant participé à l’élaboration de ce projet de loi fondamentale a apporter plus de précision sur les spécificités du pouvoir exécutif et principalement sur les prérogatives entourant les fonctions du Président de la République. Il faut dire que l’opinion a encore souvenance de l’accident vasculaire cérébral d’Ali Bongo Ondimba survenu en octobre 2018 qui avait eu une incidence sur la gestion du pays.
Plus d’ambiguïté en cas d’empêchement temporaire du président
En effet, après cet incident, le pays avait connu une période d’incertitude accentuée par une sorte d’omerta autour de l’état de santé de l’ancien président. Il faut dire que c’est par un tour de passe passe que la Cour Constitutionnelle avait modifié la Constitution pour pallier « l’indisponibilité temporaire » du chef de l’Etat en transférant en partie ses pouvoirs au vice-président, provoquant au passage l’indignation de l’opposition qui a dénoncé « un coup d’Etat constitutionnel ».
C’est donc fort de épisode que la futur Constitution apporte donc une meilleure adaptation à ce type de situation. Ainsi, selon l’article 46 du projet « en cas d’empêchement temporaire du Président de la République dûment constaté par la Cour Constitutionnelle, sur saisine des Présidents des deux Chambres du Parlement ou du Vice-Président du Gouvernement, le Vice-Président de la République exerce provisoirement les fonctions de Président de la République ».
Dans le même état d’esprit, le projet de Constitution circonscrit également ce cas d’empêchement temporaire qui ne peut excéder quarante-cinq jours. « Passé ce délai, l’empêchement devient définitif », indique clairement le texte.