Gabon: des dépenses de fonctionnement toujours aussi colossales en 2022
Bien qu’engagées auprès des partenaires techniques et financiers « à poursuivre les efforts de maîtrise des dépenses et particulièrement celles relatives aux transferts et subventions », les autorités gabonaises semblent plus que jamais encastrées dans leur coffre fort. Augmentant à souhait des dépenses de fonctionnement déjà colossales, ces dernières viennent une nouvelle fois de démontrer leur incapacité à mettre en œuvre le plan d’actions de la Task-Force dédiée à la rationalisation des services publics personnalisés et autorités administratives indépendantes.
Contraint de s’endetter auprès de ses différents partenaires pour se maintenir à flot comme en témoigne le récent accord au titre du mécanisme élargi de crédit conclu avec le Fonds. Engagé dans un processus d’emprunts de remboursement comme le souligne l’eurobond souscrit en 2020 et les nombreux emprunts souscrits sur le marché financier régional, le gouvernement gabonais semble pourtant serein à l’idée de maintenir voire d’augmenter son niveau de dépenses budgétaires.
Ainsi, en dépit des incertitudes associées à la crise de la covid-19 qui comporte des risques importants notamment pour le programme budgétaire actuel, celui-ci devrait porter ses dépenses en 2022 à 1992,5 milliards de FCFA contre 1971,9 milliards de FCFA dans la Loi de finances rectificative 2021, soit une hausse de 20,6 milliards de FCFA essentiellement due « à la prise en charge des dépenses liées aux plans sociaux » comme indiqué à l’issue du conseil des ministres du vendredi dernier.
En effet, loin d’être anodine, cette hausse de l’ordre de 1,04%, témoigne d’une prise de risque certaine des autorités qui pourtant fondent tous leurs espoirs sur une hypothétique reprise de l’activité pétrolière. Reprise qui devrait selon eux, permettre une hausse de l’ordre de 7,8% de la production pétrolière avec un prix du baril qui s’établirait à 60 dollars US, mais également un volume d’exportations de manganèse de 9,2 millions de tonnes, en augmentation de 0,82%.
Très optimiste donc, dans un contexte qui amène pourtant à la prudence et surtout à la prévoyance, le gouvernement continue d’entretenir son luxueux et dispendieux train de vie au détriment des investissements publics par lesquels passent pourtant la relance de notre économie, et surtout au grand dam des populations qui voient leur pouvoir d’achat s’amenuiser de jour en jour et leurs conditions de vie se dégrader.