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Gabon : comment l’exécutif reprend la main sur le secteur aérien

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En vue de reprendre la main sur le secteur aérien, l’un des plus dynamiques de notre pays avec un chiffre d’affaires de 51 milliards de FCFA en 2022, le gouvernement a décidé de mettre le pied à l’étrier. Jusque-là caractérisé par l’absence d’une compagnie nationale et la vétusté des infrastructures de transports dont la plupart ne répondent pas aux normes de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), ce secteur est aujourd’hui doté d’une compagnie nationale avec Fly Air Gabon, qui s’est offert récemment son premier ATR. Point de départ d’un véritable changement de paradigme.

La flambée des titres de transports fait partie des contraintes qui impactent les passagers du fait de son incidence fiscale comme indiqué dans le plan directeur sur la période 2024-2026. Pour tenter de répondre durablement à cette problématique et aux enjeux de développement de l’aviation civile gabonaise, le Gouvernement de la Transition a pris l’engagement d’appuyer les politiques sectorielles. Pour y arriver, un premier pas avait été franchi avec la création de Fly Air Gabon Holding. Une société d’État, dont l’objet principal est la prise de participations dans toutes les entreprises gabonaises ou étrangères dont l’activité est rattachée au domaine du transport.

Et les premières mesures ne se sont pas faites attendre, puisque moins d’un mois après sa mise en orbite, la nouvelle société dédiée au secteur aérien, s’est arrogée la majorité des actions d’Afrijet, une société qui était jusque-là leader du secteur aérien au niveau national. Autre mesure forte suivant l’annonce de la création de FLAGH, le lancement d’une compagnie aérienne nationale dénommée Fly Air Gabon, sur les cendres d’Air Gabon et son célèbre perroquet vert. Compagnie dotée depuis, d’un premier ATR qui devrait lui permettre de rallier plusieurs capitales provinciales. Un autre fait marquant de la nouvelle politique du gouvernement dans ce secteur stratégique. 

Une augmentation de la capacité et l’efficacité de la navigation aérienne en perspective

Entre changement de perspective amorcé par le gouvernement actuel, avec en point d’orgue une meilleure coordination de la mise en œuvre d’une stratégie de développement durable du transport aérien et coordination des investissements en matière d’infrastructures et services aéronautiques, le secteur aérien a également amorcé sa nationalisation. Le siège à venir de Fly Air Gabon Holding qui sera livré dans une dizaine de jours, devrait d’ailleurs en être le symbole.

Gare aux dérives managériales et financières

Portée par la mise en œuvre de six axes stratégiques, la nouvelle politique dans le secteur aérien semble conforme aux ambitions actuelles teintées de nationalisme économique. Seule crainte à ce niveau, les dérives managériales et financières auxquelles nous ont habitués les responsables de ce type d’entités, et qui ont conduit Air Gabon, Gabon Airlines et bien d’autres entreprises publiques d’autres secteurs d’activités   à la ruine. L’Etat, principal pourvoyeur de fonds de cette structure, saura-t-il mettre le verrou pour inciter à la performance et non au gaspillage des ressources? Là est la question!

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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