Gabon : 3ème pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par le diabète
Avec environ 10 % de la population touchée, le Gabon figure au rang des pays les plus affectés par le diabète en Afrique subsaharienne, selon le ministre de la Santé, Pr Adrien Mougougou. Ce constat alarmant a été dressé lors du lancement officiel, le 21 novembre, de la campagne nationale de dépistage, organisée dans le cadre de la Journée internationale du diabète. Cet événement, tenu au Centre hospitalier régional de l’Estuaire de Melen (CHREM), a réuni des responsables sanitaires, dont le représentant de l’OMS, Magaran Monzon Bagayoko.
Le ministre de la Santé a souligné l’urgence de freiner la progression du diabète au Gabon, qualifié de « maladie silencieuse » en raison de ses symptômes souvent méconnus ou ignorés. Pour cela, il a insisté sur la nécessité d’adopter une approche proactive : dépistage régulier, sensibilisation accrue, et renforcement des compétences médicales locales.
Le déficit en spécialistes demeure une contrainte majeure. Avec un nombre limité d’endocrinologues, la prise en charge reste insuffisante pour répondre aux besoins croissants. Le ministre a ainsi exprimé le souhait de voir le pays former davantage de spécialistes et a encouragé les patients à rejoindre les associations de diabétiques pour accéder à des ressources éducatives et un soutien communautaire.
Prévenir pour mieux guérir
L’endocrinologue Sandrine Nkoh Ngoma a mis en avant des mesures préventives simples mais efficaces. « Pratiquer 150 minutes d’activité physique par semaine, privilégier une alimentation équilibrée, réduire les apports en sucre et en sel, et effectuer un dépistage régulier à partir de 40 ans » figurent parmi les recommandations clés pour réduire le risque de diabète et de complications liées à cette maladie. Un focus particulier a également été fait sur la surveillance pendant la grossesse, où une glycémie trimestrielle est préconisée pour éviter des complications pour la mère et l’enfant.
Cette campagne nationale de dépistage gratuit représente un pas important vers une meilleure sensibilisation et un contrôle accru de la maladie au Gabon. Cependant, elle met aussi en lumière les défis structurels du système de santé gabonais, où l’accès limité aux soins spécialisés et le manque de prévention contribuent à l’augmentation de la prévalence.
Face à cette situation, il est impératif que le gouvernement, en partenariat avec des organismes internationaux comme l’OMS, renforce les infrastructures sanitaires et mobilise des ressources humaines qualifiées pour répondre efficacement à cette crise de santé publique. Une action concertée est essentielle pour inverser cette tendance inquiétante et protéger les générations futures.