Covid-19: des mesures disproportionnées pour un pays dont le taux de guérison se situe à 92%
A l’analyse des données épidémiologiques liées à la Covid-19, on s’aperçoit qu’en réalité, le Gabon n’est pas un pays où la pandémie fait des « ravages » comme tient à le laisser penser le gouvernement. Et pour cause, avec un taux de guérison de près de 92%, un taux de létalité de moins de 1% pour un nombre cas actifs d’à peine 8% depuis le début de la pandémie, le gouvernement semble surjouer la « crainte d’une nouvelle vague de contaminations » en prenant de nouvelles mesures dites « coercitives ».
485 070 tests réalisés. 12 865 cas positifs. 11 750 guérisons, le tout pour “seulement” 1040 cas actifs et 75 décès, un an après le début de la pandémie de Covid-19. A bien des égards, le Gabon, en dépit de la volonté du gouvernement de surjouer la « crainte d’une nouvelle vague de contaminations », est relativement épargné par un virus qui fait réellement des ravages dans plusieurs pays à travers le monde.
En effet, entre mesures « coercitives » irrationnelles à l’image des sanctions pécuniaires prévues pour le non-port du masque notamment qui vont jusqu’à 200 000 FCFA, ou encore celles relatives à la limitation des rassemblements alors même que dans les lycées et collèges sont autorisés des attroupements de 60 élèves par classe, le gouvernement gabonais semble bien décidé à instaurer un climat délétère.
Surjouant la « peur » d’un virus jusque-là pourtant bien maîtrisé puisqu’il annonce lui-même des chiffres faisant état d’un taux de guérison de près de 92%, d’un taux de létalité de moins de 1% pour à peine 8% de cas actifs, le gouvernement semble se murer dans une stratégie tendant à détruire le modèle social. Modèle qui, du reste, était déjà fortement fragilisé bien avant la pandémie avec plus de 600 000 personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.
Par ailleurs, si l’on observe la comparaison entre la situation épidémiologique et le train de mesures prises par le gouvernement qui tendent bien plus à détruire le modèle socio-économique qu’à le préserver, il en ressort, que le pays court vers un risque de plus en plus grand d’instabilité comme le suggérait déjà la Coface. A charge donc au gouvernement de prendre cette épreuve par le bon bout, en optant notamment pour la mise en œuvre de son PAT.