Derniers articlesSOCIETE

Conflit homme faune : les victimes indemnisées en monnaie de singe

Ecouter l'article

Le conflit homme-éléphant est l’une des actualités qui fait couler encre et salive. En effet, les plantations sont régulièrement détruites par les pachydermes, toute chose qui affecte considérablement la sécurité et les moyens de subsistance des victimes. À cela se greffe, l’épineux problème du montant des indemnisations. Estimé à 260 000 FCFA pour une plantation dévastée, cette somme est jugée dérisoire au regard des pertes qui sont enregistrées. 

Au Gabon, le conflit environnemental entre l’homme et l’éléphant demeure une problématique préoccupante qui entrave aussi bien le bien-être des paysans que la sécurité alimentaire, ainsi que toutes les politiques mises en œuvre pour la conservation de la faune sauvage. Bien que le gouvernement tente par tous les moyens de trouver des solutions à cette épine qui demeure sous son pied, le traitement des victimes qui sont les plus impactées dans cette affaire suscite des controverses. 

Si le gouvernement d’avant avait reconnu son incapacité à régler ce conflit qui a causé la mort de 33 personnes de 2021 à 2023, selon l’état des lieux dressé par la chercheuse à l’Institut de recherche en écologie tropicale (IRET), Dr. Léa Larissa Moukagni, le montant déboursé pour dédommager les paysans ayant perdu les plantations, apparaît dérisoire. Selon l’Union, « la somme versée s’élève à 260 000 FCFA par plantation » un montant insignifiant par rapport au « plan d’affaires d’une bananeraie d’un hectare qui est de 9 800 000 FCFA au minimum ». 

La conservation des espèces est plus précieuse que le bien-être des populations ? 

Considérant que la pose d’un kilomètre de clôture électrique est estimée à 12 millions de FCFA, le gouvernement semble donc avoir plus d’égard pour les pachydermes que pour les populations, dans un contexte où ce même gouvernement tente de déployer une nouvelle politique agricole. Il semble donc bien plus obnubilé par ces engagements internationaux aux allures du phénomène du colonialisme vert, que par le bien être de ses propres populations, puisque, comment comprendre qu’autant d’efforts sont consentis pour la conservation de la biodiversité mais les populations en milieu rural vivent le calvaire ?

Autant il est important d’orienter les politiques vers la préservation d’espaces emblématiques, autant il est important de prévoir de meilleures indemnisations pour ces compatriotes qui perdent des plantations et leurs vies. Car à ce jour aucun rapport d’équité n’est établi, s’il est vrai que ces espèces sont précieuses, la vie humaine l’est encore plus. Gageons que lors des assises du dialogue national, ce sempiternel problème sera remis sur la table.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page