Afrobarometer : la population gabonaise favorable à un accès aux contraceptifs à tout âge
Le réseau panafricain de recherche par sondage Afrobarometer a récemment publié les résultats d’une enquête menée au Gabon entre le 25 avril et le 10 mai 2024. Cette étude a révélé que plus de 7 Gabonais sur 10 souhaitent que les contraceptifs soient accessibles à toute personne sexuellement active, quel que soit son âge ou son statut matrimonial.
Cette position témoigne d’une prise de conscience croissante de l’importance de la planification familiale pour la santé publique. Bien que le Gabon se soit engagé dans une politique nataliste, encore floue dans ses contours, la régulation des naissances apparaît essentielle. Elle permet de réduire les risques liés aux grossesses précoces, multiples ou rapprochées, qui peuvent compromettre la santé de la mère et du bébé, tout en garantissant aux parents la possibilité de subvenir aux besoins moraux et financiers de leur famille.
Des contraceptifs pour tous
Dans certains pays, des mesures existent pour faciliter l’accès aux contraceptifs, comme la distribution gratuite de préservatifs en pharmacie pour les jeunes. Cette démarche vise à prévenir les maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées, limitant ainsi le recours aux avortements clandestins. Cependant, au Gabon, les jeunes se heurtent encore à des barrières culturelles et sociales. Le regard critique du personnel médical et des membres de la société pousse souvent les jeunes à renoncer à se procurer des contraceptifs en pharmacie, préférant des alternatives moins sûres, comme les pharmacies de rue.
Les résultats de l’enquête montrent que 72 % des citoyens estiment que les contraceptifs devraient être accessibles à toute personne sexuellement active, indépendamment de son âge. Une posture soutenue majoritairement par les jeunes dans un pays où la moitié des adolescentes âgées de 15 à 19 ans sont touchées par des grossesses précoces et 4 filles sur 10 de moins de 25 ans ont déjà pratiqué un avortement clandestin. D’autres part 75 % des personnes interrogées pensent que le statut matrimonial ne devrait pas être considéré pour accéder au préservatif. Une opinion globalement partagée par les femmes et les hommes.
Une évolution des mentalités?
La majorité des répondants ont approuvé l’idée que l’accès aux contraceptifs soit ouvert à tous. Toute chose qui témoigne d’une évolution des mentalités.