Scandale Webcor : Diane Moussounda et Jean Paul Komanda, des justiciables intouchables ?
Plus d’un mois après le dépôt de la plainte contre X pour « haute trahison », les Gabonais s’interrogent sur la léthargie judiciaire observable dans ce dossier qui a coûté pas moins de 65 milliards FCFA au contribuable. En effet, malgré les preuves versées au dossier contre Diane Moussounda, Directrice générale de l’Agence judiciaire de l’Etat (AJE) et Jean Paul Komanda, ancien premier président du Conseil d’Etat au moment de la saisine de la justice et désormais conseiller technique du ministre de la Justice, Paul Marie Gondjout, ces derniers semblent toujours intouchables.
À l’heure de la restauration des institutions prônée par le CTRI, les Gabonais aspirent à une dynamique judiciaire en phase avec la nécessité de la manifestation de la vérité dans des dossiers aussi importants que l’affaire Webcor. Seulement, à ce jour, c’est le calme plat. Si le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a évincé Jean Paul Komanda de son confortable siège de premier président du Conseil d’État, Diane Moussounda demeure sereine à la tête de l’AJE, le tout sans que ni le ministre de la Justice ou encore moins son collègue des Comptes publics ne se saisissent de l’affaire.
Une loi de l’omerta reconnue au duo Komanda-Moussounda ?
C’est la question qui taraude les esprits à Libreville. Comment Diane Moussounda, Directrice générale de l’Agence judiciaire de l’Etat et Jean-Paul Komanda, alors Premier président du Conseil d’État, cités comme signataires du protocole d’accord secret actant le versement injustifié de la bagatelle somme de 65 milliards FCFA à la société maltaise Webcor ne sont toujours pas inquiétés ? Est-ce à dire que la justice de la transition s’aligne à la donne sous Ali Bongo Ondimba où l’État était allègrement floué sans que les mis en cause, même avec des preuves palpables, n’aient été inquiétés ?
C’est la crainte des observateurs de ce feuilleton judiciaire qui peinent à croire qu’en près de 2 mois d’enquête avec les éléments fournis par l’ancien député de Mounana Hervé Patrick Opiangah, la justice gabonaise de la transition ne soit pas en mesure d’entendre les mis en cause. Le but étant de démêler l’écheveau dans cette affaire dont l’action des deux hauts commis de l’État porte atteinte aux intérêts du Gabon déjà dans un état d’endettement alarmant. Quand l’avidité prime sur le patriotisme, aucune décision de justice, même pas celle émanant de la Cour d’appel de Paris, n’a de la valeur. Sapristi !
Depuis le 8 juillet 2024, le silence assourdissant du parquet est de nature à laisser entrevoir une porte vers l’impunité. Si ce spectre d’antan venait à s’imposer comme issue finale, il va sans dire que cela ferait tache dans le bilan de la transition conduite par le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema qui avait annoncé que sa main ne tremblerait pas pour sévir contre les ennemis de la République. « L’honneur et la fidélité » dus à la patrie doivent être le catalyseur de l’action des juges en ces temps où la plainte d’Hervé Patrick Opiangah porte les espoirs d’un peuple qui crie justice. À moins que l’élégance de la morale ne conduise ces derniers à se mettre à la disposition de la justice eux-mêmes. Nous y reviendrons !