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Royaume-Uni : des demandeurs d’asile bientôt déportés comme du bétail vers le Rwanda

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Après plusieurs mois de débats houleux autour de la question migratoire, le parlement britannique a définitivement adopté le projet de loi favorisant l’expulsion vers le Rwanda des demandeurs d’asile illégalement entrés au Royaume-Uni. Un dénouement qui ne fait pas l’unanimité puisque depuis cette adoption dans la nuit du 22 avril, le parti travailliste, des associations de défense des migrants, mais aussi les instances européennes ont exprimé leur désapprobation. 

C’est un texte qui avait été introduit au parlement par l’ancien Premier ministre britannique, le très conservateur Boris Johnson et repris par son successeur, Rishi Sunak. Désormais, tous les demandeurs d’asile entrés illégalement sur le territoire britannique, quelle que soit leur provenance, seront renvoyés vers le Rwanda, contre des compensations financières. 

Une législation entravant sérieusement l’Etat de droit au Royaume-Uni

Si le Premier ministre britannique, Rishi Sunak s’est félicité de ce dénouement, il a d’ores et déjà indiqué que les premières expulsions pourraient être effectives « d’ici dix à douze semaines », a indiqué RFI. Selon l’accord signé avec Kigali, le pays d’Afrique aura la charge d’étudier les demandes d’asile, tout en logeant ces personnes, leur assurant une formation, le tout aux frais du contribuable britannique. Selon la radio française, le coût de cette opération serait évalué à 2 millions d’euros par migrant, soit plus de 1,3 milliards de Fcfa, de quoi faire bondir de leur siège les opposants à cette loi. 

Pour leur part, les organisations internationales ont tout de suite dénoncé un recul de l’état de droit au Royaume-Uni, estimant que le Rwanda n’est pas un pays sûr. Ainsi, le Haut commissariat aux droits de l’Homme a dénoncé « une entrave sérieuse de l’Etat de droit au Royaume-Uni et un précédent dangereux dans le monde ». Abordant dans la même lancée, le Conseil de l’Europe, dont est membre le Royaume-Uni a dénoncé « une atteinte à l’indépendance de la justice ». Déterminé à faire appliquer ce texte, Rishi Sunak a balayé ces critiques en indiquant que « aucune Cour étrangère n’empêchera le Royaume-Uni de faire décoller des avions vers le Rwanda (Ndlr) ». 

   
Notons que la Cour suprême britannique avait déjà jugé illégal ce projet. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), dont est signataire le Royaume-Uni, avait d’ailleurs empêché un vol vers le Rwanda en 2022. En 2023, ce sont près de 30 milles personnes qui ont effectué la traversée, de quoi susciter des interrogations sur la capacité du Rwanda a absorber les flux qui seront envoyés.

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