Référendum 2024 : « l’abstention est l’autre nom du Non », selon Guillou Bitsutsu-Gielessen
Le référendum constitutionnel de ce samedi 16 novembre 2024, bien que remporté par le camp du Oui, laisse un goût amer dans l’opinion publique selon Guillou Bitsutsu-Gielessen, président du Mouvement priorités citoyennes (MPC). Marqué par une abstention record, cet événement questionne la légitimité de cette victoire et les moyens déployés pour y parvenir.
La victoire du Oui, obtenue dans un contexte de forte abstention, s’apparente à une victoire à la Pyrrhus. En dépit d’une campagne de mobilisation intense et de ressources colossales engagées, le faible taux de participation reflète un désintérêt manifeste de la population. Pour Guillou Bitsutsu-Gielessen, président du Mouvement priorités citoyennes, cette abstention est « l’autre nom du Non ». Selon lui, la majorité silencieuse a choisi de s’abstenir pour exprimer son désaveu, transformant cette victoire en un quasi-échec politique.
La campagne pour le Oui a ravivé des pratiques héritées de l’ancien régime, rappelant les méthodes controversées du Parti démocratique gabonais (PDG). Promesses électoralistes, pressions sociales et mobilisations forcées ont contribué à la désillusion générale. Pour beaucoup, cet épisode marque un recul par rapport à l’espoir suscité par le coup d’État du 30 août 2023, perçu initialement comme une rupture avec les anciennes pratiques politiques.
Un défi de réconciliation nationale pour Oligui Nguema
Pour Guillou Bitsutsu-Gielessen, le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, se retrouve désormais face à un défi majeur : réconcilier les Gabonais avec leurs institutions et se réconcilier lui-même avec les Gabonais. « La désaffection citoyenne exprimée lors de ce scrutin reflète une profonde fracture sociale et un rejet croissant de la sphère politique », a-t-il martelé. La tâche s’annonce ardue pour instaurer un climat de confiance et redonner espoir à une population sceptique.
Malgré la victoire affichée, ce référendum pourrait bien être perçu comme un échec commente le président du MPC. L’abstention record, selon Guillou Bitsutsu-Gielessen, au-delà des chiffres, illustre le rejet d’un projet qui n’a pas su convaincre l’ensemble des Gabonais. « Cette consultation était une occasion manquée de faire émerger un véritable consensus national, désormais compromis par une légitimité contestée », a-t-il conclu.
