Présidentielle 2025 : Daniel Mengara dénonce «la victoire fabriquée» d’Oligui Nguema

Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires consacrant Brice Clotaire Oligui Nguema vainqueur de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, le professeur Daniel Mengara, président du Congrès des Citoyens Libres, est sorti de sa réserve. Dans une tribune virulente publiée sur ses réseaux sociaux, l’universitaire installé aux États-Unis dénonce une « mise en scène électorale » destinée, selon lui, à asseoir une continuité autocratique sous une façade républicaine.
Alors que le camp des Bâtisseurs célèbre une victoire « historique », Daniel Mengara tire à boulets rouges sur un processus qu’il juge verrouillé, truqué, et vidé de sa substance démocratique. « Brice Oligui Nguema, le président le plus légitime… de sa propre imagination », ironise-t-il. Pour le leader du Congrès des Citoyens Libres, la messe était dite bien avant l’ouverture des bureaux de vote. « La fraude commence en amont, dans ce que l’on fait pour prédéterminer un résultat frauduleux », affirme-t-il, accusant le régime d’avoir écarté méthodiquement les adversaires les plus sérieux.
Une légitimité politique contestée sur fond de dénonciation morale
Le professeur Mengara ne se contente pas de critiquer le déroulement du scrutin. Il en interroge la moralité, voire la légitimité historique. À ses yeux, Brice Oligui Nguema incarne moins la rupture promise que la continuité stratégique du système Bongo-PDG. « Un type sûr de sa popularité n’essaie pas de corrompre des candidats et d’en éliminer d’autres », avance-t-il, révélant même que le candidat du Congrès des Citoyens Libres, Alain Wilfrid Boucka, aurait été approché par un émissaire du ministère de l’Intérieur en échange d’un soutien post-électoral.
Le discours se durcit davantage lorsqu’il établit des parallèles glaçants. « Staline vient de renaître au Gabon. Il s’appelle désormais Brice Clotaire Oligui Nguema », écrit-il, assumant pleinement cette comparaison choc. Pour l’universitaire, la popularité, même réelle, ne saurait justifier ce qu’il qualifie de « criminalité politique organisée ».
Une tribune d’opposition radicale dans un climat de transition sous tension
Cette sortie, aussi tranchante que dérangeante, résonne comme un contre-discours dans une ambiance largement dominée par l’unanimisme autour de la transition. En refusant d’endosser la légitimité du nouveau président, Daniel Mengara se positionne en figure de résistance morale, à rebours d’une classe politique qu’il accuse de compromission. « Il n’y a qu’un voleur pour ne pas voir le mal dans son vol », martèle-t-il.
GMT TV