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Pr. Noël B. Boundzanga : « L’État est une vraie escroquerie ! »

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Difficile de rester silencieux en ces temps de chien ! Les nouvelles de Mandji-Ndolou, dans la Ngounié, sèment le trouble dans nos esprits. 

Glenn Patrick Moundende, preneur d’otages. Il faut soutenir ses victimes, c’est terrible de vivre une telle expérience. Mais, je ne suis pas non plus indifférent à la situation du preneur d’otages, lui-même la victime de bourreaux sans nom. Que revendique-t-il ? Un dispensaire à Omengo, de I’emploi pour les jeunes, I’électricité et I’eau potable, la fin de la corruption des acteurs politiques. La forme que prend sa revendication est condamnable, mais cela ne condamne pas son contenu. 

Un ami m’a dit la semaine dernière : « Certains pays dans le monde se développent avec une seule ressource. C’est le cas des Émirats Arabes-Unis qui vivent de la seule richesse pétrolière. Le Gabon a plusieurs richesses : bois, manganèse, pétrole, or, etc. Pourquoi on ne se développe pas avec autant de richesses ? ». « Peut-être parce que le Gabon n’est pas un royaume, les pays du Golfe sont des monarchies », ai-je répondu, non sans une teinte d’ironie dramatique. La terre et les eaux de la région (Ndolou et Ogooué-Maritime) sont exploitées depuis des années, avant même que le Gabon ne soit indépendant. Sondes et machines y perçaient déjà les entrailles de la terre autant qu’elles dévastaient la forêt… 

Un demi-siècle plus tard, regardez ce qu’est Port-Gentil et toutes les contrées environnantes. 

À l’opposé, regardez le patrimoine des exploitants, indifféremment Blancs ou Noirs, étrangers ou Gabonais. L’État est une vraie escroquerie au final,

pourrait-on conclure après avoir fait tous les constats. Les hommes à la tête de l’État sont riches, parce qu’ils vivent des ressources de État. Pour que l’État soit riche, il a fallu décréter que la terre appartient à l’État. Ainsi, tout ce qu’il y a sur cette terre et en dessous appartient à l’État. Évidemment que tout le monde finit par comprendre le manège de l’expropriation dont sont victimes les peuples, au nom de État.

Je nais à Issala, mon village, je deviens président de la République, chef de l’État, et me voilà baignant dans toutes les richesses du Gabon. L’État me permettrait donc de déposséder les propriétaires terriens de leurs richesses, en fabriquant une pléthore de lois qui me protègent et m’autorisent à gérer tous ses biens Et avec|’argent ainsi gagné, je construirais deux misérables routes ici pour relier Port-Gentil et Mandji, et j’achèterai pour ma famille et mes amis, autant dire en bande organisée, des châteaux en Espagne, en Angleterre, en France, au Maroc, en Inde, au Gabon, en Afrique du Sud, aux États-Unis, même en Australie. 

Je ferais une belle route pour aller chez moi, j’y mettrai éclairage public, eau et électricité chez moi. Et pour les autres, on se débrouillera comme on peut. Tout cela au nom de État, peut-être la plus grande organisation mafieuse de notre temps post-colonial !

À la vérité, ce n’est pas État, mais ceux qui l’ont pris en otage, parce que les peuples ont laissé faire… Ils ne comprenaient pas les logiques du nouveau monde. Maintenant, ils découvrent que l’exploitation est une expropriation. Et ils se réveillent ! Je n’ai cité le nom de personne…

Pr. Noël B. Boundzanga

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