Nouvelle Constitution : Ali Bongo érigé de facto membre de la Cour constitutionnelle à vie !
Rendu public le lundi 21 octobre 2024 au Journal officiel (J.O), le projet de constitution soumis au référendum du 16 novembre 2024 contient quelques dispositions dissonantes. C’est notamment le cas de l’article 123 dudit texte qui porte érection automatique des anciens présidents de la République gabonaise en membres de la Cour constitutionnelle et ce, à vie.
Le projet de constitution rendu public par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et les autorités de la transition avant sa soumission au référendum prévu le 16 novembre prochain continue de poser questions. Et pour cause, certaines dispositions placées subtilement peinent à passer chez les épris de démocratie. Comment penser désigner un président ayant tripatouillé la constitution en qualité de membre de la plus haute juridiction ?
Ali Bongo, un bourreau bientôt élevé en héros !
À la tête du pays entre 2009 et 2023 pour un bilan des moins élogieux en plus d’une appétence pour la violence et ce, quand il s’est agi de se maintenir au pouvoir, Ali Bongo Ondimba reste pourtant une personnalité charismatique du Gabon. Le coup d’État opéré sur sa personne par les militaires réunis au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions pourrait finalement lui reconnaître un rôle important dans l’avenir.
Puisque la nouvelle constitution devant être soumise à la validation populaire le 16 novembre 2024 prévoit en son article 123 une retraite douillet pour l’ancien Chef de l’État. « Les anciens Présidents de la République sont membres de droit de la Cour Constitutionnelle, sauf renonciation explicite ou condamnation définitive à la perte des droits civils et politiques », est-il indiqué dans ladite disposition. Tout en précisant que « les juges constitutionnels ne sont soumis, dans l’exercice de leur fonction, qu’à l’autorité de la loi ».
Mais diantre que se profile-t-il ? Un adoubement d’un ancien Président de la République qui aura, au nom de sa toute-puissance, bafoué les règles de droit pour l’intérêt de sa famille et de son clan. Si son épouse Sylvia Bongo Ondimba, l’un de ses fils Noureddine Bongo Ondimba et quelques-uns de ses collaborateurs sont au gnouf, il reste que le commanditaire assumé n’a jamais été inquiété. N’étant pas condamné, Ali Bongo Ondimba sera donc élevé membre de la Cour constitutionnelle au terme d’un vote favorable lors du référendum !