Murielle Minkoue : « les partis politiques non indispensables pour l’organisation du référendum »
Le ministre de la Réforme des institutions, Murielle Minkoue Mintsa avait rendez-vous avec la presse ce 28 juin 2024. Un moment de présentation des avancées sur les textes législatifs et réglementaires adoptés, mais aussi de mise au point sur certaines questions en lien avec la réforme du système électoral en vue de l’organisation du référendum, et qui continuent de cristalliser les débats.
La question de la suspension des partis politiques a pris une part importante dans les échanges entre la patronne de la Réforme des institutions et les professionnels des médias. Alors que le référendum d’adoption de la nouvelle constitution profile à l’horizon, Murielle Minkoue Mintsa a jugé que la présence des partis politiques dans dans l’organisation de ce moment démocratique était inutile.
Un référendum sans partis politiques
Au détour d’une question de journaliste, portant sur le rôle que devront jouer les partis politiques dans le cadre du référendum prévu pour la fin de cette année, Murielle Minkoue Mintsa s’est prononcée sur ce qu’elle juge utile. « le référendum est une question unique. Je ne sais pas si nous avons forcément besoin des partis politiques pour son organisation », a-t-elle indiqué. Si le membre du gouvernement de transition a reconnu le rôle des partis politiques dans l’animation de la vie politique du pays, elle a renvoyé les uns et les autres aux volontés des Gabonais.
« au stade auquel nous sommes parvenus au à l’aube du 30 août, il est important que chacun se pose les bonnes questions. Nous sommes allés au dialogue, les compatriotes ont estimés qu’il y avait trop de partis politiques », a-t-elle indiqué avant de conclure « nous allons donc expérimenter autre chose et au terme de l’adoption de la constitution, nous prendrons des lois qui organisent les partis politiques et leur financement ». Une mise au point qui vient définitivement fixer les acteurs politiques lésés par la mesure mais qui interroge sur l’orientation que souhaitent donner les militaires à la démocratie gabonaise.
En effet, dans un contexte référendaire dont plusieurs propositions portent à caution, notamment celles tendant à créer des Gabonais de seconde zone, avec potentiellement des conséquences à venir sur la stabilité du pays, l’implication des formations politiques, aurait permis une campagne transparente et équilibrée, afin de permettre aux populations de mieux confronter les arguments du pour et du contre, de sorte à se prononcer en toute connaissance de cause. La crainte dans la démarche du gouvernement tient à une campagne en vue d’orienter la décision des Gabonais en faveur du Oui.