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Me François Zimeray : «Oui, Sylvia et Noureddin Bongo ont été torturés»

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À la suite de l’entretien accordé par le président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema à RFI et France 24 le 25 mars dernier, les avocats de la famille Bongo ont contre-attaqué. Me François Zimeray, conseil de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Valentin Bongo, affirme que ses clients ont été victimes d’actes de torture pendant leur détention, dénonçant une incarcération illégale et des conditions inhumaines. Des accusations qui viennent jeter une ombre sur la promesse d’un procès « équitable » formulée par le chef de l’État.

L’ancien ambassadeur et avocat français s’est montré catégorique. « J’ai vu de mes yeux les stigmates de la torture. Ils sont enfermés depuis 18 mois dans un deuxième sous-sol, sans voir la lumière du jour, dans des conditions épouvantables », a-t-il déclaré dans une interview relayée par Le Monde. Évoquant les marques physiques et mentales de ses clients, Me Zimeray a précisé que « les récits sont concordants » et que « des témoignages solides figurent dans le dossier ».

Au-delà des conditions de détention, l’avocat dénonce des pressions ayant pour but, selon lui, de forcer Sylvia Bongo et son fils à céder leurs biens à des proches du régime actuel. « Leurs comptes ont été vidés, leurs villas confisquées », accuse-t-il, citant des transferts de patrimoine qui auraient bénéficié, selon lui, au président de la Transition et à son entourage.

Vers une internationalisation du dossier ?

Alors que Brice Clotaore Oligui Nguema a rejeté en bloc toute torture et assuré qu’un procès aura lieu au terme de l’enquête judiciaire en cours, Me Zimeray a annoncé avoir saisi la justice française. Une initiative qui pourrait donner une dimension internationale à l’affaire. Pour l’heure, aucune réponse officielle des autorités gabonaises n’est venue contrebalancer ces accusations.

Cette polémique intervient dans un contexte politique sensible à l’approche de la présidentielle du 12 avril prochain. Elle soulève à nouveau la question du respect des droits humains en période de transition, alors même que le CTRI avait promis une rupture avec les pratiques du passé. À l’évidence, le sort de la famille Bongo reste un sujet à haut risque politique.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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